----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Victime de la structure
Guy Geoffrion - Montréal, le 8 novembre 2012 10 novembre 2012
J’interpelle le nouveau gouvernement pour qu’il prenne ses responsabilités et ramène l’ordre et le bon sens à Montréal, de sorte que la prochaine personne qui aura le courage de s’offrir à la gérer ait un minimum de chances de réussir.
Comment ?
Ce n’est pas compliqué : revenons au principe - modifié - d’une île une ville ; certes, il faut se rendre à l’évidence que les vraies banlieues du West Island n’ont aucune affinité avec Montréal. Laissons-les à leur réalité, tout en continuant de leur faire payer leur juste et nécessaire quote-part des dépenses régionales.
Mais agissons au niveau des banlieues qui ont choisi démocratiquement de s’intégrer à la ville mère et abolissons purement et simplement les 19 arrondissements et leurs structures inutiles, sources de dépenses, inutiles et intolérables, et revenons à la logique du gros bon sens : il n’y aurait plus ainsi les 19 greffiers, 19 directeurs des travaux publics, 19 émetteurs de permis, 19 attachés politiques des 19 « mairelets » d’arrondissement, les innombrables et inutiles « conseillers d’arrondissement », etc.
Nous redeviendrions ainsi une Ville intelligente, avec non plus 105 élus, mais un nombre correspondant à la réalité démographique de Montréal. Ai-je besoin de préciser que Toronto est gérée par quelque 35 élus ? Non, bien sûr, car j’ai honte de ma Ville.
Monsieur le ministre Gaudreault, montrez-nous ce dont vous êtes capable : ce pourrait être payant lors du prochain scrutin.
Guy Geoffrion - Montréal, le 8 novembre 2012
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Sophismes libéraux
Robert Poulin - Saint-Jean-Chrysostome, le 4 novembre 2012 10 novembre 2012
À combien de reprises entre 2009 et 2011 avons-nous entendu Jean Charest, Nathalie Normandeau, Lyne Beauchamp affirmer qu’une commission d’enquête sur la construction et le financement des partis politiques nuirait aux enquêtes de police ? Nous ne les comptions plus.
Aujourd’hui, avec la tenue de la commission Charbonneau, nous sommes à même de poser cette question à ces ex-gestionnaires des deniers publics. Où se trouvait la nuisance ? Apparemment nulle part. Cette prétendue nuisance n’était qu’un prétexte destiné à duper la population. Nous pouvons maintenant constater que cette commission sera, contrairement aux affirmations des ex-ministres et de l’ex-premier ministre, une précieuse aide aux enquêtes en cours. Mieux même, celle-ci servira à la déconstruction des systèmes de retour d’ascenseur, de surfacturation, de collusion et de corruption installés au sein des administrations publiques.
En refusant durant 30 mois de tenir une commission d’enquête, l’ex-premier ministre et ses subordonnés ont rendu possible la perpétuation des détournements des deniers publics.
Si l’ancien premier ministre n’avouera jamais qu’il a possiblement pris des libertés avec la vérité, il devrait au moins avoir la décence de s’excuser auprès de la population. À défaut de quoi, l’histoire retiendra des années Charest une période trouble où la duplicité, l’absence de droiture et le mépris du bien commun régnaient en maîtres. L’histoire pourrait aussi retenir le salaire de 75 000 $ versé à l’ex-premier ministre pendant près de 10 ans à même les « donations » au Parti libéral par ceux qui étaient peut-être ses vrais patrons.
Robert Poulin - Saint-Jean-Chrysostome, le 4 novembre 2012
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Publié le 01 novembre 2012 à 12h55 | Mis à jour à 12h55
La protectrice du citoyen dénonce la médecine à deux vitesses
PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE
(Québec) La médecine à deux vitesses prend de l'ampleur au Québec, a dénoncé la protectrice du citoyen Raymonde Saint-Germain jeudi. Selon elle, «les citoyens qui bénéficient d'une assurance privée ou de revenus suffisants peuvent s'offrir des services plus rapides en clinique privée. Les autres doivent attendre l'accès au régime public, ce qui peut être au détriment de leur état de santé».
Les délais d'attente sont bien souvent très longs. «C'est de plus en plus ce qui se fait. La question qui se pose, c'est: est-ce que c'est ce que l'on souhaite? À mon avis, il faut prendre les moyens pour rendre le régime accessible à tous, ce qui n'exclut pas le privé», a-t-elle indiqué en conférence de presse, à la suite du dépôt de son rapport 2011-12 à l'Assemblée nationale. «Dans la mesure où le privé peut avoir un apport positif sur l'accessibilité des services selon la priorité santé et pour tous, c'est effectivement souhaitable. Mais ce qu'on constate présentement, c'est le double avantage de la carte d'assurance maladie et de la carte de crédit. À mon avis, ce n'est pas acceptable. Alors, il faut se poser des questions sur les fondements du système.»
Cette médecine à deux vitesses remet en question le principe selon lequel les soins sont donnés d'abord à ceux qui en ont le plus besoin en fonction de leur état de santé, «sans égard à leur capacité de payer». Les valeurs d'universalité et d'équité inscrite dans la Loi sur l'assurance maladie sont également bafouées, selon Mme Saint-Germain.
Parmi les services au coeur de la médecine à deux vitesses, il y a la physiothérapie, l'audiologie, l'orthophonie et la coloscopie. «En radiologie, de gens se font dire: vous avez une masse à tel endroit, c'est possiblement cancéreux. À l'hôpital, c'est trois ou quatre mois avant d'avoir la radiologue, mais à la clinique en face, c'est 24 heures, 48 heures, deux semaines. Il y a même des gens qui vont, et on le comprend, prendre les moyens et y aller. C'est ce qui s'installe et qu'on ne doit pas laisser aller sans régir ce qui se passe. C'est ça qui est vraiment important», a dit Mme Saint-Germain.
Dans le système public, des services sont souvent «théoriquement» à la disposition de la population, mais en réalité, les délais «réduisent l'accessibilité». Ce phénomène contribue au développement de la médecine à deux vitesses, selon la protectrice du citoyen.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Vive la transparence après que les actions sont portées S.V.P.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Le maire de Shawinigan, Michel Angers.
PHOTO: ÉMILIE O'CONNOR Le nouvelliste
En réaction à la lettre de Claude Gélinas Vers une hausse de taxes?
Étant donné que vous m'avez cité dans votre lettre publiée samedi dernier dans la section Opinions des lecteurs, je me permets une petite réplique simplement pour répondre à votre «invitation d'intervention» .
Tout d'abord, je ne crois pas qu'il est opportun d'intervenir auprès de monsieur le maire pour lui dicter une façon de faire, alors que justement il a entrepris une réflexion à ce sujet. Il aurait été approprié que je le fasse si le maire était resté muet. Au contraire, il a été proactif et transparent à faire connaître les impacts de ce dossier sur la collectivité.
Par ailleurs, il faudrait rester centré sur le dossier qui nous interpelle ici et non critiquer négativement, sans fondement, et par satisfaction personnelle, tous les projets qui ont eu lieu en 2012 en ville, car je suis convaincu que ces activités ont eu des retombées économiques importantes pour la ville et une onde positive pour les citoyens.
Je veux rassurer les citoyens en leur disant que quelle que soit la décision qui sera prise quant à la façon de transmettre l'information au public, elle le sera de façon concertée par le conseil municipal.
Bernard Cayouette
conseiller municipal district des Boisés Shawinigan
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Gens du Québec, reconnaissez-vous votre maire?
Philippe Roy - Gatineau, le 26 octobre 2012 31 octobre 2012
Villes et régions
Être une bonne personne ne suffit pas à faire un bon maire. L’honnêteté, exigence de base requise, ainsi que le sens de la justice, une intelligence vive et un soupçon de sagesse pour bien doser le tout sont nécessaires à un engagement en politique. Sans oublier le dynamisme et le sens du leadership pour entraîner et fouetter les troupes. Être passionné ne suffit pas à catapulter une ville vers les plus hauts sommets.
La population d’une ville demande de ses dirigeants d’être des modèles, des êtres bouleversants d’humanité et de générosité. D’être également prophètes, c’est-à-dire de dénoncer haut et fort l’injustice, la malversation et les errances de l’administration, si errance il y a.
Un maire ne peut pas simplement s’asseoir sur l’existant et applaudir lorsque le train passe. Un bon maire (et là, je ne vise pas le maire de Montréal) doit être un visionnaire, un artiste, une personne sensible en avant de son temps.
Le navire, « la terre », fonce tout droit sur l’iceberg : quel est le capitaine qui, sur sa petite mer intérieure, aura le courage de redresser le navire afin que l’eau soit toujours bleue, les arbres toujours verts et l’être humain toujours capable de vivre dans le respect et la diversité des ressources limitées?
Si nous continuons à croire que l’économie est une valeur absolue, nous fonçons dans le mur de glace et nous coulerons dans la joie et la bêtise dite humaine.
Alléluia !
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Quel est le montant de la participation de la ville?
Photo L'Hebdo
Entourant la présidente Pierrette Jacob, on retrouve Flammèche, Denis Servais (Sports Québec) et le maire Michel Angers.
- Publié le 12 Août 2012
Maintenant que la Coupe Mémorial et les Jeux du Québec subventionnés par la Ville sont terminés, une question moins « glamour » mais pertinente interpellent les contribuables: quelles sont les dépenses faites par la Ville dans la réalisation de ces deux événements?
Le plus souvent qu’autrement, il est rare qu’une Ville fasse diligence pour rendre compte des dépenses faites dans ce genre d’événements, préférant plutôt parler d’abondance des retombées économiques aléatoires et difficilement chiffrables en espérant que le temps rendra la question moins pertinente.
Ou encore, la Ville ne manquera pas de faire référence aux effets à long terme de ces grands événements sur le plan touristique en raison d’une plus grande visibilité de la Ville, ce qui n’aurait pas de prix au plan du marketing, de la communication et de la publicité.
Toutes ces raisons bien que pertinentes ne rendent pas moins nécessaires pour le contribuable de connaître le coût réel des dépenses faites par la Ville dans ces grands événements.
Une fois ces donnés financières connues, il est à espérer que les contribuables pourront répéter fièrement le leitmotiv «Surprenant Shawinigan» utilisé dans la publicité de la Ville.
- Claude Gélinas
Shawinigan
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Publié le 26 octobre 2012 à 14h18 | Mis à jour le 26 octobre 2012 à 14h18
Pour des retraites justes
MARTIAL FORTIN
L'auteur est actuaire.
La Presse
Depuis cinq ans, les nouvelles obligations à long terme du Canada et le marché boursier canadien ne rapportent presque aucun rendement après ajustement pour l'inflation et les frais de gestion. Ainsi, l'épargne-retraite en prend pour son rhume et l'horizon ne semble pas prêt de s'améliorer quant aux rendements sur les placements.
Or, la très grande majorité des travailleurs et retraités canadiens du secteur privé, eux qui ne disposent pas d'un régime de retraite à prestations déterminées, assument totalement les risques de rendement et de longévité de leur vie dans leurs véhicules d'épargne-retraite. Pour atteindre leur objectif de revenus de retraite, ces travailleurs doivent retarder leur retraite à moins que leur employeur ne tienne à les mettre à la retraite de toute façon.
D'autre part, ceux qui sont déjà retraités ou mis à la retraite contre leur gré n'ont pas d'autre choix que de réduire leur niveau de vie ou de retourner ailleurs sur le marché du travail, ou de faire les deux.
Même les retraités du secteur privé participant à un régime de retraite à prestations déterminées peuvent se retrouver devant de tels choix si leur employeur fait faillite ou doit se restructurer alors que leur régime de retraite est déficitaire, ce qui est le cas actuellement pour la grande majorité de ces régimes à cause des résultats catastrophiques de rendement depuis 2007. Parlez-en aux retraités de Nortel, Abitibi-Bowater et White Birch qui ont vu leur rente de retraite être réduite de près de 30% ou plus.
Pendant ce temps, presque tous les employés et élus des organismes de l'État bénéficient d'un régime de retraite à prestations déterminées où tous les risques sont assumés par les impôts, taxes et tarifs payés par tous les contribuables, à moins que les taux de cotisations salariales des participants actifs ou leurs salaires ne soient totalement ajustés en conséquence, ce qui n'est jamais le cas.
Depuis quelque temps, les villes, les universités et les sociétés d'État comme Hydro-Québec justifient des hausses de taxes foncières, de droits de scolarité, de tarifs d'électricité par les hausses importantes de leurs dépenses dues principalement à la hausse de leur cotisation aux régimes de retraite de leurs employés. Or, les contribuables du secteur privé ont déjà assumé les risques de leur propre capital-retraite et, là, on leur demande aussi de payer pour les risques liés au capital-retraite des travailleurs et retraités du secteur étatique.
Afin que notre société soit juste et équitable pour tous, il faut mettre fin à cette double frappe pour les employés et retraités du secteur privé qui n'a pas d'équivalence pour les élus, employés et retraités du secteur étatique. Surtout que, de l'autre côté, ces derniers bénéficient d'une double garniture (sécurité d'emploi et sécurité de retraite) qui n'a pas d'équivalence pour les contribuables du secteur privé. Il ne peut y avoir deux classes de citoyens résultant d'un système de retraite à deux vitesses, une pour ceux du secteur privé et une autre pour ceux du secteur public.
Comme piste de solution, les gouvernements fédéral et provincial doivent adopter chacun une loi s'appliquant à leurs élus, employés, contractuels et retraités, incluant ceux de leurs agences gouvernementales, leurs sociétés d'État, leurs municipalités et leurs universités.
Pour le service futur:
> obliger les employeurs étatiques à transférer les risques financiers liés à la retraite aux participants en créant des régimes de retraite à prestations cibles basées sur leur salaire de chaque année de carrière;
> obliger les employeurs étatiques à respecter les plafonds applicables aux régimes enregistrés des travailleurs du secteur privé, soit un crédit annuel de rente de 2% du salaire, une cotisation annuelle globale de 18% du salaire et un salaire annuel plafonné actuellement à 132 333$;
> permettre l'augmentation de l'âge normal de retraite et la réduction des prestations additionnelles en cas de retraite anticipée afin de pouvoir respecter ladite limite sur le coût global;
> rendre l'indexation des crédits de rentes conditionnelle à la suffisance des fonds dans la caisse de retraite.
Pour le service passé: obliger qu'au moins 50% des hausses de cotisations requises pour amortir les déficits accumulés soient compensées par une réduction équivalente du salaire des participants ayant déjà accumulé des crédits de rente pour ce service passé, avec possibilité de récupération par lesdits participants en cas de développement de surplus dans le futur.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
La réplique › Financement des universités - Des chiffres qui ne valent rien!
Martine Desjardins - Présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) 25 octobre 2012
À RETENIR
Le déclencheur - Changer les termes du débat
«La question du sous-financement des universités est documentée par de nombreuses études et constatée par l’ensemble de la communauté universitaire, y compris par les étudiants. […] Or, le récent conflit étudiant est venu changer les termes du débat. Motivées au départ par le refus d’une hausse des droits de scolarité, les manifestations ont débordé lentement vers la remise en question du sous-financement lui-même. Sous-financées, les universités ? Allons donc ! Mal financées, peut-être, mal administrées, sûrement. Telle est la position, teintée de populisme, qui a dominé le débat public ces derniers mois.» — Robert Lacroix, ancien recteur de l’Université de Montréal, Le Devoir, 23 octobre 2012.
Encore une fois, l’ancien recteur de l’Université de Montréal, M. Robert Lacroix, reprend le crachoir pour dénoncer le sous-financement des universités et inciter le gouvernement à appliquer le seul remède auquel il puisse penser, une hausse draconienne des droits de scolarité. Il le fait encore en se basant sur la même étude tendancieuse que la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) avait dénoncée à l’époque dans une note d’information. Comment les recteurs ont-ils triché à l’examen ?
Or, ni M. Lacroix, ni la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ) ne sont revenus sur les critiques que nous avons apportées à cette « étude sérieuse », aux nombreux manques en ce qui a trait à la méthodologie et à l’oubli de nombreuses données. Afin de répondre à un impératif idéologique pour gonfler leurs revenus, endetter les étudiants, les recteurs avaient menti à ces derniers ainsi qu’à la population. En gros, si cette étude avait été soumise à une revue scientifique, elle n’aurait pas passé l’étape de la révision par les pairs et ne vaudrait même pas une publication.
Comme l’expliquait dernièrement un ancien vice-président de la FEUQ en ces pages, lors du premier constat de sous-financement, la FEUQ avait appuyé la CREPUQ dans sa revendication. Nous lui avions fait confiance à l’époque. Or, depuis, les scandales de mauvaise gestion universitaire se sont multipliés, l’octroi d’augmentations de salaire et d’avantages financiers aux hauts dirigeants administratifs est devenu monnaie courante et des décisions budgétaires plus que douteuses comme des campagnes publicitaires disproportionnées se prennent an après an. Le train de vie princier que s’accordent certains recteurs rendrait jaloux n’importe quel ministre du gouvernement.
Mais revenons sur les chiffres de la mise à jour de cette fameuse étude. Ils datent de 2007 et non pas de 2010, comme le prétend M. Lacroix, soit quatre ans après celle de 2003. En 4 ans, nous sommes donc passés, selon cette « sérieuse étude », de 300 millions à 620 millions $ de sous-financement, plus du double. Même un système collusionnaire ne pourrait expliquer que nous faisions doubler en quatre ans un sous-financement.
De plus, depuis 2007, les étudiants ont subi une augmentation d’environ 35 % de leur facture étudiante (si l’on tient compte des frais institutionnels obligatoires et des droits de scolarité) et le gouvernement a lui-même réinjecté de l’argent. Des centaines de millions de dollars sont donc de nouveau disponibles pour les universités. Mais, selon M. Lacroix et les recteurs, ce n’est toujours pas suffisant. Dans un contexte de restriction budgétaire, quelle est leur contribution ?
Ne pourrait-on pas couper dans le gras ? Que nenni ! nous répond M. Lacroix. Nous sommes au dernier rang pour le financement universitaire, selon une étude ontarienne qu’il cite. Or, la dette de la seule Université de Toronto englobe l’ensemble de celle des universités québécoises. Si c’est la misère en Ontario, imaginez la situation du Québec. Paradoxalement, les droits de scolarité sont le double de ceux du Québec. On devrait se poser des questions sur le remède tant vanté de l’ex-recteur de l’Université de Montréal.
Examen du vérificateur
Pourtant, il y en a, du gras. En réduisant l’augmentation des dépenses administratives qui ne sont pas en lien avec l’enseignement et la recherche à 3 % par année, la FEUQ avait trouvé, ô grandiose miracle, 190 millions, plus qu’il n’en fallait pour combler le soi-disant manque à gagner venant d’un gel des droits de scolarité. Si la FEUQ peut trouver 190 millions, que pourrait y trouver le vérificateur général du Québec ? Un tel examen nous donnerait à tout le moins un portrait exact de la situation financière des universités québécoises. On remettrait les pendules à l’heure, au lieu de s’appuyer sur des études boiteuses indignes de l’élite intellectuelle du Québec.
Tout comme M. Lacroix, les étudiants ont à coeur la qualité de l’enseignement qui est prodigué par les universités du Québec. Nous voulons que la recherche universitaire québécoise soit mondialement reconnue. Nous voulons, pour reprendre un slogan passé d’une université québécoise, briller parmi les meilleurs. Mais cela ne peut se faire, ne se fera pas en endettant les étudiants et leurs familles, tandis que les recteurs, eux, chantent pendant que leurs universités brûlent… toujours selon leurs « études sérieuses ».
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Surprenant Shawinigan ,
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Publié le 23 octobre 2012 à 10h10 | Mis à jour à 10h10
Le maire de Montréal devrait avoir la «décence» se retirer, croit Duchesneau
Agrandir
Gérald Tremblay
PHOTO IVANOH DEMERS, LA PRESSE
(Québec) Le député caquiste Jacques Duchesneau croit que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, devrait avoir la «décence» de se retirer le temps que la lumière soit faite sur les allégations de la commission Charbonneau.
Les témoignages de Lino Zambito, ex-entrepreneur en construction, et de Gilles Surprenant, ex-ingénieur à la Ville de Montréal, devraient amener le maire Tremblay à se «poser les bonnes questions», estime M. Duchesneau, ancien patron de l'Unité anticollusion.
«Il n'y a pas si longtemps, en novembre 2010, on m'accusait de toutes sortes de choses, rappelle M. Duchesneau. J'ai eu la décence de me retirer, d'attendre d'être blanchi et je suis revenu plus fort. Alors c'est peut-être un conseil que je donne» au maire de Montréal.
Il n'y a pas de grandes surprises dans les allégations de la commission Charbonneau pour celui qui a déposé un rapport de 75 pages au précédent gouvernement sur la corruption et la collusion. «Rien de Surprenant», dit-il à la blague.
Selon lui, le témoignage de Gilles Surprenant vient corroborer celui de Lino Zambito, et «je suis sûr que le témoignage de M. Surprenant va être corroboré» également.
La commission s'assure que les propos tenus par les témoins seront confirmés par d'autres. «M. (Gérald) Tremblay n'est accusé de rien pour l'instant, dit M. Duchesneau. On va laisser la commission aller, je suis sûr qu'elle va bien faire son travail.»
M. Zambito a soutenu qu'un pourcentage des contrats octroyés par la Ville de Montréal allait au parti du maire Tremblay. M. Surprenant a affirmé quant à lui que l'argent allait au comité exécutif de la ville.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Photo : Jacques Nadeau - Archives Le Devoir
Les élèves qui ont le plus de difficulté ont vraiment besoin de se retrouver dans les meilleures écoles avec, près d’eux, nos meilleurs éducateurs.
Selon les données du recensement fédéral de 2006, 36% des familles montréalaises font partie de ceux qu’on nomme « les pauvres ». En même temps, d’autres données, celles-là du ministère de l’Éducation du Québec, fixent à près de 30 % le nombre d’élèves montréalais qui fréquentent un établissement d’enseignement secondaire privé.
Si l’on tient pour acquis qu’un nombre très négligeable de jeunes issus de familles défavorisées ont accès à l’enseignement privé, on réalise que plus de 50 % des « non-pauvres » ont déserté l’école publique montréalaise. Et on peut facilement poser l’hypothèse que ce phénomène de fuite augmente en fonction du statut socio-économique des parents. Je retiens de mes années à la Fédération des établissements d’enseignement privés que, dans certaines municipalités très favorisées de la Rive-Sud de Montréal, plus de 75 % des élèves étaient inscrits au privé.
L’exclusion sociale érigée en système
Je pense que, de cet angle, derrière ce qui se joue entre le privé et le public, il n’y a pas qu’une banale question de mécanique de sélection des élèves et de financement, mais autre chose de beaucoup plus fondamental. Il est question de l’érection en système de l’exclusion sociale et de la détermination sociale des résultats scolaires des élèves. C’est l’hypothèque d’un déficit éducatif structurel qu’on fait notamment porter à l’école publique, mais surtout à des dizaines de milliers d’enfants de milieux défavorisés.
On aura beau nous marteler à coups d’éditoriaux qu’il faut d’abord et avant tout préserver le sacro-saint principe de la liberté de choix des parents, l’une des vaches les plus sacrées de l’éducation au Québec, il faudra quand même se demander pour qui existe cette liberté, et quelles en sont les conséquences.
Liberté de choix : pour qui ?
Cette liberté n’est pas celle de ceux qui n’en ont pas les moyens. Pas toujours celle non plus des enfants qui réussissent « par la peau des dents ». Pas celle de la très grande majorité des élèves en difficulté d’apprentissage. Pas celle des enfants turbulents, violents, fatigants, intimidants, révoltés ou intoxiqués. Pas celle non plus des enfants des coins de pays où il n’y a pas d’établissements privés. Alors, de qui finance-t-on le choix sans trop poser de questions ?
Un véritable libre choix serait d’ouvrir toutes les écoles à tous les enfants. C’est pourquoi je dis qu’il faut revoir les subventions à l’école privée en se basant sur le principe d’inclusion et de responsabilité sociales. L’école privée, dans le contexte actuel, ce n’est pas un choix, cela ressemble à un privilège. Et on le fait bien sentir aux élèves qu’on expulse en cours d’année ou qu’on ne réinscrit pas l’année suivante parce qu’ils n’ont pas compris qu’un privilège, ça se retire. Où vont ces élèves-là ? Au bon vieux public inclusif.
Pour une école privée inclusive et socialement responsable
Au public, trop d’élèves abandonnent l’école. Au privé, c’est souvent l’école qui fait le choix d’abandonner certains de ses élèves parmi ceux qu’elle avait pourtant sélectionnés, pour des motifs liés à la sous-performance scolaire ou, souvent, aux comportements, aux conduites qu’on juge inappropriés. Ces élèves reviennent au public.
Qu’on subventionne donc les écoles privées à la hauteur de l’accueil qu’on y réserve à tous les élèves. À toutes les catégories d’élèves d’un territoire donné et sans égard aux difficultés ou à la capacité de payer des parents. Qu’on évalue ensuite leur performance non pas en fonction du taux de réussite des élèves de 5e secondaire qui auraient survécu au processus continu de sélection et d’exclusion, mais en fonction de la capacité à mener à la fin de la 5e secondaire tous les élèves d’une cohorte qu’on aura admise en 1re secondaire. Là, et là seulement, on se reparlera de la liberté de choix telle qu’on semble la définir, de ses effets et sa pertinence.
Ascenseur social ou escalier de service ?
Je cite une étude disponible depuis quelques années sur le site du ministère de l’Éducation du Québec : « Contrairement à l’idée reçue selon laquelle ce seraient les bonnes performances d’un établissement scolaire qui détermineraient le choix des parents, une revue des travaux sur la question montre que ceux-ci comptent surtout sur leurs réseaux sociaux. Bien que les parents déclarent formellement fonder leur choix sur la bonne performance de l’établissement, leur attitude indiquerait, selon l’ensemble de ces travaux, que leur décision s’appuie d’abord sur des critères de différenciation sociale et ethnique. »
C’est une citation qui heurte, mais comment ne pas penser à l’école privée, aux programmes particuliers sélectifs, aux écoles internationales publiques et à toutes ces offres où beaucoup de gens s’inscrivent uniquement pour pouvoir dire qu’ils ont été acceptés là où tout le monde n’est pas accepté. Comment ne pas penser à cette phobie qu’on a de l’école des pauvres, des cancres, ou des « grosses polyvalentes ».
Pour beaucoup trop d’élèves des écoles publiques, la première injustice, c’est la naissance. Réparer cette injustice-là n’est jamais simple, ni facile. Pour bien des éducateurs, c’est le travail d’une vie. Un travail rarement récompensé par une mention dans un palmarès. Est-ce trop demander que d’ouvrir les portes de toutes nos écoles à tous les enfants et de demander à nos collègues du privé de pousser solidairement à la roue pour construire une société un peu plus juste ?
Le libre-choix a un prix : l’iniquité sociale
Alors voilà, il y a l’ascenseur social pour les uns et l’escalier de service pour les autres. Et il y a des milliers de personnes, des dizaines de milliers de personnes qui sont prêtes à défendre ça. Une question de libre choix, dira-t-on. Pourtant, plusieurs études européennes ont fait ressortir que la liberté de choix, en jetant les bases d’un marché de l’éducation, contribue au phénomène de détermination sociale des résultats scolaires des élèves, c’est-à-dire à creuser les écarts entre les résultats scolaires des enfants de milieux favorisés et défavorisés.
Et curieusement, un des pays européens où les conditions d’exercice de ce choix sont le moins présentes est aussi le pays où les écarts de résultats sont les plus minces entre élèves favorisés et défavorisés. Il s’agit bien sûr de la Finlande, dont on a tant vanté les politiques scolaires.
Une école québécoise inclusive
Je n’ai pas à convaincre les politiciens qu’il est important de combattre l’inégalité par des politiques appelant à l’égalité. C’est d’ailleurs le sens même du politique : nous doter d’une organisation sociale qui permette à tous les êtres humains de se développer avec un maximum d’égalité des droits et des chances et de participer à la vie collective. Alors, on choisit quoi ? Une école pour Junior ou un projet de société ? Au nom d’une certaine liberté de choix et d’une compréhension bien élastique de la notion de bien commun, est-ce qu’on continue d’ériger l’exclusion en système, ou est-ce qu’on ouvre toutes les écoles à tous les enfants ?
Si ces écoles privées, qu’on finance à hauteur de 60 %, sont vraiment si performantes et leurs éducateurs si dévoués, pourquoi ne pas leur confier ces élèves qui en auraient le plus cruellement besoin ? Sans ironie aucune, n’y a-t-il pas une certaine logique dans cette idée de confier aux meilleurs éducateurs et aux meilleures institutions les enfants qui en ont le plus besoin, les enfants dont les difficultés sont les plus importantes ?
Finalement, pour bien éliminer toute ambiguïté, je ne suis pas membre d’une secte d’adorateurs perpétuels de l’école publique, non plus que d’un groupuscule de pourfendeurs d’écoles privées. Mais j’ai un parti pris sans réserve pour les élèves, tous les élèves, les beaux comme les poqués. Ceux dont on parle trop et ceux dont on ne parle pas assez. Ceux qu’on affiche sans gêne et ceux qui tombent dans les craques du plancher.
Et par-dessus tout, je crois que les élèves qui ont le plus de difficulté ont vraiment besoin de se retrouver dans les meilleures écoles avec, près d’eux, nos meilleurs éducateurs. Je rêve que cette école soit à distance de marche de chez eux.
***
Marc St-Pierre - Directeur général adjoint retraité à la Commission scolaire de la Rivière-du-Nord, l’auteur a été coordonnateur des services éducatifs pour la Fédération des établissements d’enseignement privés, membre du Conseil supérieur de l’Éducation et directeur d’écoles privées et publiques.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Beaucoup de changement de la part de nos BS Industriels.Il n'est pas le seul à faire des changements!!!
Accurso quitte le monde des affaires pour sauver ses entreprises
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
Tony Accurso a été arrêté à deux reprises en 2012, d’abord en avril, par l’Unité permanente anticorruption (notre photo), puis en août, par la Gendarmerie royale du Canada.
Il n’avait « pas le choix », dit-il ; pour sauver ses entreprises, Tony Accurso a décidé mardi de se retirer du monde des affaires. Ciblé par plusieurs enquêtes, le controversé homme d’affaires passe donc la main. Mais on ne sait pas encore à qui… ni quel impact cela aura.
M. Accurso a annoncé sa décision dans une lettre transmise aux quelque 3500 employés de son petit empire tentaculaire. « Après une réflexion ardue, débutée il y a plus d’un an déjà, j’ai pris la décision de me retirer complètement du monde des affaires, et ce, tant pour des raisons personnelles que pour ce que je crois être de l’intérêt du Groupe des entreprises », écrit-il.
L’entrepreneur en construction dit qu’après « plus de 30 ans à la tête de ces entreprises, [il croit] qu’il est préférable de laisser la place à des gens plus jeunes et plus énergiques pour qu’elles se redéfinissent et surmontent les défis à venir ».
Et parmi ces défis, il y aura celui de traverser la tempête provoquée par les fréquentations syndicalo-politiques et les agissements fiscaux de M. Accurso. Le principal intéressé aborde la question dans sa missive en se disant « désolé de la tourmente dans laquelle le Groupe [son réseau d’entreprises] s’est retrouvé dans les dernières années, des inquiétudes et répercussions causées à chacun d’entre [eux] ».
Dans une entrevue accordée à La Presse - M. Accurso a refusé les demandes du Devoir mardi -, il lie clairement son départ au contexte actuel. « Compte tenu de ce qui se passe, les entreprises ne peuvent plus continuer à grandir avec moi comme responsable, a-t-il dit. Je dois absolument quitter, je n’ai pas le choix. » Sa lettre parle d’une décision devant permettre aux entreprises « de continuer à participer activement à la construction du Québec d’aujourd’hui et de demain ».
Logique, dit Bernard Motulsky, titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing de l’UQAM. « L’image sulfureuse de M. Accurso a certainement un impact sur ses affaires, dit-il. En quittant [ses fonctions], il veut protéger la valeur de ses entreprises. Le calcul, c’est que, s’il reste, cette valeur diminue. » En août, la Ville de Montréal avait par exemple suspendu de manière préventive 14 contrats accordés à Louisbourg SBC, la société en commandite au coeur du réseau Accurso.
Empêtré dans divers scandales depuis trois ans (contrat des compteurs d’eau, invitations ciblées sur son yacht, etc.), M. Accurso a été arrêté à deux reprises en 2012. L’Unité permanente anticorruption a frappé en avril (contrats truqués), suivie de la Gendarmerie royale du Canada en août (fraude fiscale). Les deux principales entreprises du groupe Accurso, Simard-Beaudry Construction inc. et Constructions Louisbourg ltée, ont perdu en décembre 2011 le droit de soumissionner pour des contrats publics pour les quatre prochaines années.
Toile d’araignée
Difficile d’établir clairement la valeur du groupe Accurso : on dit qu’il réalise un chiffre d’affaires annuel d’environ 1,2 milliard - à 80 % dans le secteur public. C’est l’un des plus importants joueurs de l’industrie de la construction au Québec.
Une douzaine d’entreprises gravitent autour de Louisbourg SBC. En font notamment partie Montage d’acier international, Construction Marton, Louisbourg Pipelines, Banister, Colacem Canada, Gastier international ou Ciments Lavallée. M. Accurso est présent un peu partout. Sa participation dans ces entreprises est variable : il dirige, il préside, il contrôle directement ou par des compagnies à numéro. Louisbourg et Simard-Beaudry sont actuellement dirigées par la fille de M. Accurso, Lisa.
« C’est une toile d’araignée très complexe, fait remarquer Jean Sexton, professeur retraité et spécialiste de l’industrie de la construction. C’est un système qui intègre des compagnies à numéro, on ne sait pas trop qui fait quoi. » M. Sexton dit qu’il est ainsi « difficile de mesurer l’impact du départ de M. Accurso. Tout dépendra de qui le remplace ».
Tony Accurso a précisé mardi qu’il n’envisage pas la cession directe de ses actifs à ses trois enfants. Sa fille Lisa s’est montrée déçue de cette décision. Pour le reste, l’homme d’affaires a mandaté une firme d’experts pour étudier toutes les possibilités de transaction : vente, fusion, cession aux dirigeants en place, tout serait sur la table. « Mon retrait provoquera bien évidemment des changements en ce qui concerne la structure des entreprises », précise M. Accurso dans sa lettre.
En décembre 2011, le géant de l’ingénierie et de la construction SNC-Lavalin s’était montré intéressé à acquérir Simard-Beaudry.
Québec attend
À Québec, la ministre du Travail n’a pas voulu commenter l’impact de la démission de Tony Accurso. Le gouvernement Marois veut déposer avant Noël une version améliorée de la loi 35, jugée pleine de trous. Celle-ci prévoit que les entrepreneurs condamnés pour fraude fiscale ne peuvent obtenir de contrats publics pendant quelques années. Sauf qu’ils peuvent contourner l’interdiction en utilisant les permis de construction de leurs compagnies apparentées ou ceux de nouvelles compagnies.
Ces failles ont notamment été mises en lumière par l’hégémonie des entreprises de Tony Accurso dans le domaine municipal. En juin, le maire de Montréal avait fait remarquer que Louisbourg SBC avait obtenu pour 30 millions de dollars de contrats de la Ville dans les trois mois précédents, alors même que deux autres entreprises liées à M. Accurso (Louisbourg et Simard-Beaudry) étaient visées par une interdiction de soumissionner.
----------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------
Projet #Intersection: raconter la ville ensemble, pendant une heure, dans les réseaux sociaux
Fabien Deglise 19 septembre 2012 11h00
Photo : Fabien Deglise
Instants volés un soir de semaine au coin des Laurier et Rivard à Montréal
Une heure dans la vie de la ville racontée collectivement par les habitants des réseaux sociaux.
À l'heure où les univers numériques contribuent de plus en plus à la construction — ou à la déformation — du réel par le partage d’instants, Le Devoir, et son blogue Les Mutations Tranquilles, propose aux citoyens du Web et d’ailleurs, jeudi 27 septembre 2012, un exercice de style unique : la description collective dans ces nouveaux espaces de communication et de socialisation d’un moment du présent en milieu urbain. Pour une heure seulement.
#Intersection — c’est le nom du projet, mais également le mot-clic qui lui est associé — va se jouer au coin des rues Laurier et Rivard à Montréal, ce jeudi 27 septembre, entre 17h30 et 18h30. Abonnés des réseaux sociaux, simples passants, travailleurs en transit, parents à la course, banlieusards perdus, artistes de l’image, bidouilleurs de sons ou fidèles du dessin, poètes numériques, urbains branchés sur le monde, jeunes ou âgés, avec un téléphone intelligent, une tablette ou un ordinateur sont invités à y converger, outils de communication en main.
L’objectif? Poser un regard singulier sur le quotidien en mouvement à ce moment-là et diffuser ce point de vue sur les réseaux sociaux, au bénéfice de tous. Cela peut-être une impression, une description, un commentaire, une revendication, un poème, un hommage, exprimé dans une photo, une vidéo, un fichier sonore, un tweet avec ses 140 caractères, un court texte, un dessin… ou toute autre forme de narration qui s’installe dans nos vies pour appréhender le présent.
Qu’il y ait des gens stressés, des cônes orange, des vélos, des voitures, de la pluie ou du soleil. Qu’il y ait des jeunes filles attendant au coin de la rue, des nids de poule toujours pas comblés, des chiens, des chats, des pigeons, une porte de métro bloquée, des clients d’un café amusés, des yoguistes rentrant chez eux d’un pas inspiré, des écoliers surexcités… l’expérience va se dérouler à cette intersection précise de Montréal et dans les réseaux sociaux Twitter, Facebook, Google+, Youtube, Flickr, Instagram et les autres, entre 17h30 et 18h30.
Les internautes de l’extérieur de Montréal et du reste du monde pourront également ajouter leur regard à la chose en essayant de se projeter à leur manière et depuis l’endroit où il se trouve dans cette #Intersection. Comme on dit : il doit y avoir une app pour ça!
Cette aventure narrative unique va se faire autour du mot-clic ( hashtag) commun : #Intersection.
Le déroulement de l’expérience est à suivre en direct le 27 septembre prochain entre 17h30 et 18h30 à l’adresse suivante: www.ledevoir.com
-----------------------------------------------------------------------------------------
----------------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------------------------
Il y a 22 heures, je partageais la lettre, très pertinente, de Christian Bégin.
Depuis, près de 4 000 personnes l'ont partagé, ce qui démontre que Facebook est plus sain que La Presse et
le Journal de Mourial... nos messages ne sont pas censurés...
Bravo au journal Le Devoir d'être vrai et honnête avec la population Québécoise !!!
Voici la lettre du comédien Christian Bégin, qui fait part aux dirigeant de La Presse, de sa malhonnêteté... Lisez-le,
c'est pertinent ! Il se désabonne de La Presse et demande que nous en faisions autant... Son argument est percutant !!!
LETTRE DE CHRISTIAN BÉGIN À LA PRESSE :
Lettre à Monsieur Crevier, président et éditeur de La Presse,
Christian Bégin au clavier. Comédien, auteur et citoyen, évidemment.
J'ai eu le plaisir de passer une soirée agréable en votre compagnie il y a deux ans maintenant. Peut-être vous en
souvenez-vous. Échanges chaleureux, ludiques, éclairés; je vous trouvais sympathique et inspirant. Il y a de ces gens
qu'on rencontre fugitivement et qui vous apparaissent intègres, qui vous inspirent spontanément confiance. Faut dire
que je fais facilement confiance aux gens, que je suis souvent enthousiaste à l'idée d'aller à la rencontre, si brève soit-elle,
de gens qui font dans la vie autre chose que moi et qui semblent le faire avec passion et sincérité.
En lisant votre journal depuis le début de cette crise étudiante, journal auquel je suis abonné depuis de nombreuses années,
je ressens un malaise croissant avec la ligne éditoriale choisie par La Presse. J'y trouve une manipulation pernicieuse
de l'information et un travail de propagande inquiétant. Samedi matin, le 19 mai 2012, vous atteignez des sommets
de mauvaise foi et de détournement de l'opinion publique en faisant de votre première page un mensonge éhonté.
Ce sondage tendancieux, dont la méthodologie est même contestée et expliquée plus précisément dans Le Soleil,
laisse entendre que le Québec est massivement en faveur de la loi 78 et de la ligne dure choisie par ce gouvernement
indigne et -c'est là que je considère que vous faites preuve d'une odieuse malhonnêteté- ce n'est que beaucoup plus loin
dans l'article qu'on mentionne du bout des lèvres que ce sondage ne comporte aucune question relative au droit de manifester
et qu'il a été tenu avant même que
soit rendu public l'entièreté du contenu de la loi. De plus
l'échantillonnage utilisé est fort contestable et ses résultats sont non
probabilistes.
Je ne parle pas ici des éditoriaux de monsieur Pratte ou des commentaires de madame Gagnon et consorts qui sont désolants
mais qui reflètent leur opinion
que, vous aurez compris, je ne partage pas du tout et qui me
découragent...et qui souvent me semblent dictées par de plus hautes
instances... Mais bon... Ça se peut... C'est souvent dans l'ordre actuel
des choses...malheureusement!
Vous comprendrez que je vous parle de manipulation volontaire de
l'information. Je vous parle monsieur Crevier de DÉSINFORMATION et de
propagande. Je vous parle d'un journal à la solde des puissants et qui
outrepasse son droit à une ligne éditoriale en choisissant de trafiquer
l'information.
Devant ce qui me semble odieux et malsain et pervers dans cet indicible détournement de l'opinion publique à des fins
inqualifiables, je vous annonce monsieur Crevier que je me désabonne de votre journal et que je vais m'employer,
de par l'image publique dont je
jouis de par le métier que j'exerce et qui m'offre des fenêtres de
visibilité une peu plus grandes,
que je vais m'employer donc à inviter les gens tout aussi inquiets et en colère que moi devant ce manque de rigueur
journalistique et d'honnêteté à en faire autant.
J'appellerai à un désabonnement massif de votre journal. Cela aura
l'effet que ça aura et sûrement que ça ne vous inquiète pas beaucoup
mais, vous comprendrez que je ne peux me taire devant cet affront
fallacieux...
Nous vivons des temps sombres vous ne croyez pas? Pourquoi contribuer si malhonnêtement à l'obscurantisme ambiant?
Christian Bégin
---------------------------------------------------------------------------------
Article citoyen :
Les Cataractes sous enquête
- Publié le
29 Mars 2012
- Renaud Gauthier
«Construire
un amphithéâtre avec l'argent du public, et remplir les poches de
l'entreprise privée. L'histoire se passe à Shawinigan, mais elle
pourrait se passer n'importe où au Québec.»
La vidéo promotionnelle de l’émission Enquête,
diffusée sur les ondes de Radio-Canada jeudi dernier, laissait présager
des révélations chocs à propos de la façon dont des fonds publics ont
été dépensés pour qu’en bout de ligne ce soit une organisation de
hockey, sans but lucratif, qui empoche les profits.
La
construction de l’amphithéâtre municipal, pilotée par l’ancienne
administration Landry, est une saga digne de la construction des
installations olympiques de Montréal. Dès l’annonce de ce projet
pharaonique, l’organisation des Cataractes est impliquée dans le
processus décisionnel concernant l’infrastructure.
La Ville tient mordicus à procéder à la construction d’une glace à dimension olympique. Une
option que la direction des Cataractes rejette du revers de la main,
allant jusqu’à affirmer que c’est une question de vie ou de mort pour
l’équipe. Ainsi commencent des jeux de coulisses et des négociations entre le Conseil municipal et l’équipe de hockey.
Malgré
les dépassements de coûts successifs et les nombreuses modifications
apportées aux plans initiaux, la Ville se rend aux arguments des
Cataractes en acceptant un compromis : celui des bandes rétractables.
Le tout moyennant la jolie somme de 250 000$. Dès lors, de toute
évidence, on constate que la direction des Cataractes possède de bons
contacts à l’hôtel de ville. Elle n’a qu’à demander ce qu’elle veut
pour ensuite l’obtenir.
Le
pacte est scellé entre les parties : la Ville et les contribuables
seraient aux services des nouveaux dirigeants des Cataractes, désignés
comme les sauveurs de la plus vieille concession de la Ligue de hockey
junior majeur du Québec.
D’ailleurs,
la direction des Cataractes a la réputation d’être très exigeante
envers les employés municipaux qui travaillent au Centre Bionest et à
agir sans ménagement pour qu’on réponde prestement à leurs requêtes de
toutes sortes.
Depuis
l’arrivée des Cataractes dans le nouvel amphithéâtre, en décembre 2008,
il est évident que l’organisation engrange de très gros bénéfices
puisqu’elle ramasse tous les revenus provenant, entre autres, des
concessions. Cet aspect de l’entente avec la Ville était connu. Là
où le bât blesse, c’est qu’on dévoile que derrière l’organisme sans but
lucratif se cache une entreprise privée où les membres du conseil
d’administration retirent des bénéfices.
Je
suis un amateur de hockey et un fidèle partisan des Cataractes mais,
avant tout, un simple citoyen qui paie des taxes et qui contribue pour
le palais de glace que l’administration Landry a fait construire pour
les Cataractes. Initialement, j’étais en faveur du projet
annoncé à 14 millions $, jugeant que la mise à niveau du vétuste aréna
Jacques-Plante, même à un coût moindre, ne valait pas la peine.
J’ai
rapidement déchanté lorsque je me suis rendu compte qu’on avait menti à
la population et que le projet était mené par des incompétents, ce qui a
fait en sorte que la facture a gonflé jusqu’à 28 millions $.
À
l’aube de l’inauguration du nouvel amphithéâtre, je m’étais posé cette
question : irais-je m’asseoir dans cet aréna pour encourager mon équipe? J’en
vins à la conclusion que je n’étais pas pour boycotter mon équipe de
hockey parce que des incapables de la Ville avaient fait de
l’amphithéâtre municipal un véritable gouffre financier.
Le reportage de l’émission Enquête me laisse perplexe et suspicieux. Il y a des limites à me faire exploiter en tant que payeur de taxes. Ma
décision est prise : tant que la Ville aura une relation d’affaires
déficitaire avec les Cataractes et qu’elle continuera à se mettre à
genoux devant cette organisation de hockey, je ne
renouvellerai pas mon abonnement pour mes billets de saison et je ne
remettrai plus les pieds au Centre Bionest pour assister à un match des
Cataractes, une équipe qui devrait plutôt porter le nom de Requins, de
Sangsues ou de Cancrelats de Shawinigan, à l’image du maire qui s’est
défilé devant les questions du journalistes lorsque les lumières des
caméras se sont braquées sur lui.
-------------------------------------------------------------------------------------------
Claude Gélinas réplique au maire
Claude Gélinas
-
Publié le
1 Mai 2012
Mon propos d’aujourd’hui doit
être considéré comme une réplique à l’opinion du Maire publiée dans le
Nouvelliste de samedi. D’emblée, reconnaissons qu’il est rare pour un
élu de s’adresser à la population par la voie d’une lettre ouverte dans
les médias .Cette façon mérite d’être soulignée et répétée.
-
Cela dit, de la lecture du Maire, il ressort une grande
exaspération pour un dossier qui traîne dans le paysage politique
depuis 16 ans. Ce sentiment, le Maire doit comprendre que nous le
partageons. Et comme le Maire, nous préférons la vérité que la
démagogie. Si bien que dans cette foulée, il s’impose dès maintenant de
rectifier les faits et de mettre en évidence une erreur dans
interprétation faite par le Maire des restrictions imposées par
Transports Canada. Je fais ici référence à l’obligation imposée aux
opérateurs depuis le 15 juin 2009 d’exercer leur activité pour toute la
saison de 9h00 à 12h00 et de 2h00 à 5h00. Ce que le Maire ignore ou
pire, ne reconnaît pas.
C’est donc à la lumière de cette restriction absente de la
proposition de la Ville et qui change la donne de façon significative,
qu’elle doit être analysée. Dans le contexte actuel, si la proposition
de la Ville était retenue par les opérateurs, elle aurait comme
conséquence de leur accorder, sans aucune restriction, le droit de
polluer notre environnement durant les mois de mai, juin, septembre et
octobre.
Et, si la clientèle était au rendez-vous, avec la complicité des élus
municipaux, le bruit augmenterait de plus de 50%. Il n’est donc pas
exagéré d’affirmer que durant 4 mois, ce sera l’enfer!
Comment expliquer qu’après 16 ans de nuisances sonore et alors que la
santé publique considère les hydravions touristes comme étant une
nuisance à la qualité de vie qui affecte la santé, le Maire et le
conseiller de secteur acceptent de pactiser avec les pollueurs qui
exercent une activité qu’aucune Ville ne souhaite accueillir sur son
territoire ?
Il est paradoxal que les élus municipaux et surtout le conseiller de
secteur ne comprennent pas ou refusent de comprendre que faire du Bruit
n’est pas un droit et que la qualité de vie n’est pas négociable.
Pourtant, d’une même voix, les gens de la rivière vous disent et les
résidents du Lac-à-la-Tortue le répètent: «Le Bruit, c’est assez!»
Il faudrait également, Monsieur le Maire, cesser de toujours évoquer
la dimension restrictive des moyens de la Ville. La Ville n’a-t-elle pas
refusé l’offre de Transports Canada de gérer l’hydrobase et de
contrôler les nuisances sonores? La Ville n’a-t-elle pas également
retardé depuis 3 ans de mettre en opération le Comité sur le bruit ?
Sans omettre de rappeler que la Ville n'a jamais fait respecter sa
réglementation sur les nuisances sonores ni exercé ses droits de
propriété sur le Lac. Préférant plutôt ne pas en connaître la portée
malgré la considération exigée du vendeur que la Ville défende les
intérêts des riverains, ce que la Ville n’a jamais respecté.
Monsieur le Maire, disons-le franchement : les élus municipaux n’ont
pas la volonté politique nécessaire pour rétablir la qualité de vie au
Lac-à-la-Tortue. Dés lors, il n’est pas surprenant qu’ à l’instar du
Maire,, leader du conseil, que les élus préfèrent tergiverser, ménager
la chèvre et le choux tout en rvant d’une possible cohabitation. Ce qui
à l’évidence démontre que les élus sont déconnectés de la réalité vécue
par les citoyens.
L’impuissance de la Ville, vous l’évoquez souvent en raison du fait
que l’Aéronautique relève de la compétence fédérale. Si, comme vous, les
élus de la région de Québec avaient endossé ce message et qu’ils
avaient baissé les bras, jamais Transports Canada n’aurait interdit les
hydravions touristes au lac St-Augustin.
En terminant,permettez moi de vous dire Monsieur le Maire que face à
la problématique actuelle, cet aveu d’impuissance d’une personne
reconnue pour sa grande combativité et sa détermination ne vous
ressemble pas.
Sinon que serait-il arrivé dans le dossier de l’eau potable, la coupe Memorial et les Jeux du Québec?
- Claude Gélinas
Shawinigan
-------------------------------------------------------------------------------------------------
Qui sème le vent, récolte la tempête
Gaston Boucher
-
Publié le
6 Avril 2012
Ce qui était au début un
reportage comme tant d`autres pour informer les citoyens sur la gestion
par la ville du Centre Bionest est maintenant
devenue une attaque contre
ces journalistes et un citoyen qui veut renseigner la population
-
Comme tout bon politicien, la Maire
Angers est susceptible à la critique, il n`est pas bon d`oser le
critiquer et le questionner sur son administration,
il n`a pas la même
attitude lorsqu`un journaliste lui sert un jugement positif.
Je crois que dans ce dossier M. Angers et Breton ont perdu les
pédales, en agissant comme les gros bras des syndicats, en essayant
d`abattre le messager
au lieu de répondre avec franchise et transparence
aux questions, ce qui en fait à envenimer les choses.
La façon du Maire de dévier le sujet en amenant et attaquant un
citoyen avec un dossier qui est aux antipodes du sujet concerné est
pathétique (seuls les faibles agissent de cette façon) L`excuse d`avoir
été piégé, c`est admettre un manque d`expérience en communication, Je
crois que c`était plutôt le bon moment pour
le Maire de vanter sa ville,
d`expliquer bien clairement la position actuelle et future de la ville
envers les actionnaires de Gestion Cataractes Inc. et de faire un
message d`invitation aux étrangers de se présenter à Shawinigan pour les
deux importants évènements à venir. Pour M. Breton, d`expliquer avec
clarté leur
implication et cheminement dans ce dossier.
Je suis un ex-actionnaire des Cataractes et la façon que le club a
toujours opéré est la suivante : chaque actionnaire fournissait un
endossement (et non de l`argent liquide pour sa participation) , à la
Caisse Populaire Des Chutes, l`actionnaire était responsable de la dette
selon leur nombre, les intérêts sur la dette étaient payés par la
direction du club, en cas d`abandon de la franchise, les actionnaires
avaient la garantie de la ville que les profits des concessions à
l`aréna leur revenaient tant et aussi longtemps que la dette ne sera pas
effacée. De plus, la valeur de la concession augmentait d`année en
année, il n`y avait donc aucun risque pour les participants comme
aujourd`hui. Dans les années 1980, la dette était d`environ $700 000.00
si je me rappelle bien.
SI en 2007, les nouveaux actionnaires ont fourni de l`argent liquide
et non un endossement comme auparavant, il est justifié que ces
actionnaires reçoivent des redevances d`intérêt et une garantie de leur
investissement. Ils méritent aussi la garantie comme les ex-actionnaires
qu`ils ne perdront pas d`argent et une certaine reconnaissance pour
leur implication. Les actionnaires actuels, malgré que la loi ne les
oblige pas, devraient rendre compte publiquement aux citoyens de leurs
états financiers, vu les avantages obtenus, ce qui éviterait beaucoup de
racontars.
Seulement la divulgation en entier de l`entente avec le nouveau
groupe et des explications claires peuvent répondre à cette question et
apaisée les craintes de plusieurs citoyens. Avec la construction d`un
nouvel aréna, il était prévisible que celle-ci générerait des profits et
non des déficits comme à l`aréna Jacques Plante, nos édiles municipaux
ont peut-être manqué de clairvoyance lors de l`établissement du nouveau
contrat pour le centre Bionest en ne prévoyant pas que la situation ne
serait plus la même, l`admettre c`est moins grave que de cacher des
faits.
Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond à la ville. Que fait M.
Gaétan Béchard, directeur de la ville comme administrateur de Gestion
Cataractes Inc. et M. Michel Angers, Maire, comme Vice-Président de la
Cité de L`énergie, deux organismes largement subventionnés, on peut se
poser la question sì il n`y a pas conflit d`intérêts.
La loi n`oblige pas les villes de 50 000 de population a avoir un
vérificateur général mais ce serait une police d`assurance que les
citoyens aimeraient avoir.
Pendant plus de 40 ans, la ville a bénéficié du travail des anciens
actionnaires qui malgré les contraintes du temps se sont dévoués au
succès du club. Maintenant, c`est une autre situation avec un nouvel
aréna, les citoyens ont raison de poser des questions surtout avec le
coût pharaonique que ce centre a coûté et la dette laissée aux payeurs
de taxes. Plus de franchise et de transparence de la part de chacun
aideraient à fermer ce dossier.
Habituellement des citoyens bien renseignés agissent positivement
avec les édiles, à vouloir tout cacher, un jour ça nous retombe sur le
nez.
Les énergies devraient être mises à la réussite des évènements à
venir. Les citoyens de Shawinigan méritent mieux, ils n`ont que faire
des égratignures à certains égos.
Ce n`est pas en agissant en matamore et en faisant des menaces que les citoyens vont être mieux renseignés.
- Gaston Boucher,
Shawinigan
---------------------------------------------------------------------------------------
De Jean-François Lisée
La preuve est faite: le lobbying, c’est payant!
Publié dans:États-Unis
18 avril 2012
L’ONG américaine Sunlight Foundation
vient de publier un rapport sur le taux de rendement du lobbying.
Elle a
calculé la somme dépensée par les huit entreprises les plus investies
dans le lobbying à Washington,
et spécifiquement dans le lobbying pour
réduire leur fardeau fiscal. Puis elle a calculé de combien leur
s’était effectivement réduit sur la même période.
Le rendement est épatant ! En moyenne, chaque million de dollars
dépensé en lobbying produit 2,4 millions
d’économies réalisées sur le
fardeau fiscal. Le champion incontesté est le géant des Télécoms
AT&T:
pour chaque million de lobbying, il a économisé 103 millions
d’impôts. Voici le tableau:
"The system works" (Le système fonctionne. Mais pour qui ?)
--------------------------------------------------------------------------------------------------
Publié le 06 avril 2012 à 07h41 | Mis à jour le 06 avril 2012 à 07h41
Reste l'option d'une enquête
J'ai fait la manchette dans les
médias ces derniers jours plus que je ne l'aurais souhaité, mais
j'accepte volontiers les règles du débat démocratique. Je respecte
toutes les opinions qui ont été exprimées, sans vouloir d'aucune façon
imposer la mienne. D'entrée de jeu, je tiens à préciser que je suis un
simple citoyen de Shawinigan qui paie ses taxes municipales depuis
40 ans. Je suis un retraité qui n'a aucun agenda caché, ni politique, ni
financier. Mon intervention à l'émission Enquête est uniquement
motivée par mon indignation, à tort ou à raison, face à la gestion de
fonds publics par les autorités municipales dans le dossier de
l'amphithéâtre.
Je
ne suis pas un adversaire politique du maire de Shawinigan, ni
maintenant, ni dans le futur, et je trouve déplorables le procès
d'intention et les motifs malveillants qu'il m'a prêtés lors de sa
conférence de presse, tels que rapportés dans votre journal. Je dis
simplement que le fait de tirer sur le messager pour détourner
l'attention du message est indigne de sa fonction. À cet égard, je ne
sens pas le besoin de me justifier, ni d'en débattre publiquement, car
cela ne ferait pas avancer le dossier.
Je suis aussi un amateur de hockey qui souhaite le maintien des
Cataractes à Shawinigan et leur victoire décisive lors du tournoi de la
Coupe Memorial. Je suis également en faveur des partenariats
public-privé et il m'apparaît tout à fait légitime et normal que le
secteur privé encaisse des profits, mais pas au détriment des intérêts
des citoyens payeurs de taxes.
Sans en négliger l'importance et la légitimité, je déplore aussi le fait
que les récents débats aient porté essentiellement sur les problèmes
liés à l'image de la ville, et ce, au détriment du problème de fond
soulevé par l'émission, à savoir: toutes les dépenses pour la Ville et
tous les revenus et profits pour le secteur privé.
À ce sujet, j'ai pris connaissance des données financières fournies par
le maire et le président du Club, données qui ne reposent sur aucun
document officiel. J'exprime donc de sérieuses réserves sur
l'ensemble des données présentées. Je refuse toutefois d'en débattre
via les médias puisqu'un tel débat ne mènerait nulle part et attiserait
inutilement les passions.
Je suis d'avis que seule la production par les partenaires privés
d'états financiers certifiés par des vérificateurs externes indépendants
peut éclairer la population. Comme le dirait un célèbre humoriste
québécois: «On veut pas le sawère, on veut le wère». Je
doute fortement que les partenaires privés répondent favorablement à
cette demande, d'autant plus qu'ils n'ont aucune obligation légale de le
faire. Il reste l'option de demander au ministre responsable des
Affaires municipales de diligenter une enquête ministérielle sur le
dossier.
Michel Blanchet
secteur Grand-Mère
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------
LA TRAVAILLEUSE CONTRE L’ASSISTÉ-SOCIAL ÉRIC DUHAIME - 8 AVRIL 2012

Les Québécois doivent s’intéresser à l’élection albertaine du 23 avril prochain. Selon les derniers sondages, la province la plus riche du pays s’apprête non seulement à mettre fin au règne ininterrompu de 41 ans du Parti progressiste-conservateur, mais également à redéfinir le fédéralisme canadien.
Le parti Wildrose de la charismatique cheffe Danielle Smith domine présentement dans les intentions de vote. Il devance les conservateurs d’Alyson Redford par une dizaine de points.
Madame Smith deviendra possiblement dans deux semaines la première Première ministre à s’afficher comme libertarienne et fière autonomiste.
DÉSÉQUILIBRE FISCAL
Les Albertains envoient 21 milliards de dollars de plus à Ottawa que ce qu’ils obtiennent en retour du gouvernement fédéral, soit l’équivalent de 5700$ pour chaque homme, femme ou enfant.
Le plus grand bénéficiaire de cette généreuse contribution est évidemment le Québec qui reçoit à lui seul 7,4 milliards de dollars (48%) de l’enveloppe des 15,4 milliards de dollars en péréquation. En fait, au cours de la dernière décennie, les transferts fédéraux totaux au Québec sont passés de 8,9 à 15,1 milliards de dollars par année, en hausse de 69%.
Madame Smith rappelle que tous ces programme de transfert de richesse entre les provinces visaient initialement à équilibrer la qualité des programmes sociaux à travers le pays.
CULTURE DE DÉPENDANCE
Elle ne comprend pas pourquoi aujourd’hui le gouvernement du Québec accepte l’argent venu de l’Ouest pour offrir les frais de scolarité les plus bas en Amérique du Nord, des garderies à 7$ par jour, une assurance-médicaments universelle et de généreux congés parentaux, alors que les Albertains n’ont pas les moyens de se payer de telles gâteries publiques.
Elle déplore aussi l’effet pervers de cette aide sociale entre provinces qui récompense l’irresponsabilité fiscale d’un Québec dépensier qui bloque l’exploitation de ses ressources naturelles à coup de moratoire alors qu’on punit l’Alberta qui se gère bien (sans dette publique et sans taxe de vente provinciale!) et qui exploite ses ressources.
Bref, c’est l’histoire d’une fille qui travaille comme une folle 50 à 60 heures par semaine pour payer toutes ses taxes et ses impôts. Quand elle revient tard le soir à la maison en transport en commun, elle tombe sur le cul en voyant que son voisin assisté-social vient de s’acheter un yacht pis un char de l’année. Elle se révolte et demande justice.
LE NOUVEAU CANADA
La cheffe du Wildrose promet que l’Alberta ne signera plus jamais une entente de péréquation qui soit injuste pour ses concitoyens. Que ce soit via un transfert de points d’impôt, par l’imposition d’un plafond sur le montant de péréquation ou en enlevant les revenus associés à l’exploitation des ressources naturelles de la formule, un éventuel gouvernement Wildrose s’engage à se battre contre toute intrusion fédérale et à conserver chez-lui le maximum d’argent produit par les Albertains.
Le mouvement dépendantiste du Québec, composé de libéraux et de péquistes qui quémandent toujours plus d’argent du fédéral, pourrait se retrouver bientôt à défendre des positions centralisatrices contre une Alberta de plus en plus autonomiste.
J’ai mal à mon Québec!
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Un tunnel ferroviaire sous le détroit de Béring
La décision de construire un
tunnel sous le détroit de Béring, qui va relier l'infrastructure
ferroviaire en Russie et en Amérique du Nord, doit être prise avant
2017, a déclaré le président de la société des chemins de fer russes
(RZD) Vladimir Yakounine.
Sur la question de savoir
si ce projet est une vision futuriste, Yakounine a déclaré: « Ce n'est
pas un rêve, et ce n’était moi qui a fait cette théorie ».
Il a
ajouté que 5 ans après son entrée en fonction, au cours de ses voyages,
il a rencontré plusieurs hommes d'affaires américains qui ont lui
proposé d’examiner la création d’un tel tunnel.
« Ce n’est donc pas un rêve, ce projet est au stade du développement » a ajouté le chef de RZD.
Selon Yakounine, le tunnel pourrait être construit d’ici à 10-15 ans avec la coopération internationale.
---------------------------------------------------------------------------
Oasis sauvage
7 avril 2012 13h32 · Ianik Marcil
Je m’étais promis de ne pas faire, sur ce blogue, de billets
d’humeur motivés par l’indignation circonstancielle. Mais aujourd’hui,
la grosse Presse ne me donne pas le choix.
On y apprend,
en effet, que Lassonde, propriétaire de la populaire marque de jus
Oasis, a poursuivi en cour une petite compagnie québécoise, Olivia’s Oasis, propriété de Deborah Kudzman, parce qu’elle utilise le nom «Oasis» dans sa marque de commerce.
Dans cet article, on lit que Stefano Bertolli, vice-président aux
communications de Lassonde, explique qu’il est « essentiel pour
l’entreprise de protéger ses actifs les plus importants comme les jus
Oasis. » De plus, Lassonde n’est pas à ses premiers faits
d’arme en la
matière: l’entreprise a intenté plusieurs poursuites similaires pour
« protéger ses actifs. »
Protéger ses actifs ou détruire sans raison aucune une autre
entreprise, dont les activités et produits n’ont absolument rien à voir
avec les vôtres, M. Bertolli?
Dans le dernier rapport annuel
de Industries Lassonde, Inc., votre entreprise déclare des ventes de
760 millions de dollars et des profits après impôts de 34,6 M$. Vos
poursuites mettent en péril une petite entreprise parce qu’elle doit
maintenant payer 80 000$ en frais juridiques. J’espère que vous et vos
collègues arrivez à bien dormir, M. Bertolli.
Le comportement de Lassonde est inadmissible à 5 points de vue:
- Vous prenez les consommateurs pour des valises – et la Cour est
manifestement de cet avis. Nous sommes en mesure de distinguer une boîte
de jus de fruit d’une barre de savon, merci.
- Vous n’avez pas de vocabulaire. Nous savons que le mot « oasis, » en
usage en français depuis le 16e siècle, désigne,
- au figuré, un « lieu
où l’on se repose après une agitation violente ou de longs malheurs »
(Littré) – métaphore qui
- correspond beaucoup mieux à un bain moussant
qu’à un jus d’orange, à mon humble avis. Ce mot est un nom commun
- sur
lequel vous ne disposez aucune propriété intellectuelle que ce soit.
- Vos actions détruisent le tissu économique. Poursuivre en justice
une petite entreprise – a fortiori qui n’est aucunement un concurrent
sur votre marché – au risque fort probable de la mener tout droit vers
la faillite, fait de vous un « citoyen corporatif » odieux et
irresponsable.
- Vous ne respectez pas vos actionnaires. Les dépenses élevées en
frais juridiques pour votre entreprise engagées dans ses poursuites
relèvent d’une gestion irresponsable des ressources financières de votre
société.
- Vous êtes inhumains. Vous savez très bien qu’une petite entreprise comme Olivia’s Oasis
n’a rien d’une corporation de
- votre taille. Une PME comme celle-là,
n’est rien d’autre que l’incarnation du rêve d’une entrepreneure qui
porte sans
- aucun doute à bout de bras ses succès et ses difficultés.
Votre comportement relève de la violence psychologique la plus abjecte.
Lassonde est ancrée dans l’histoire économique et régionale du Québec
depuis plus de cent ans. Elle bénéficie d’un capital de sympathie plus
qu’enviable.
Je vous annonce que ce capital de sympathie s’est volatilisé en
grande partie en ce 7 avril 2012. Déjà sur les médias sociaux
l’indignation de vos consommateurs se propage comme une trainée de
poudre. Faites-en ce que vous voulez.
En attendant, nombre de vos clients vous boycotteront. Je les invite à soutenir votre « ennemie » en achetant ses produits: oliviasoasis.com.
Quant à vous, monsieur Bertolli, je vous invite à procurer à
l’ensemble des membres de votre comité de direction ces deux
ouvrages et
à m’en faire un résumé:
Murphy, P. E. (2002). Marketing Ethics at the Millennium: Review, Reflections and Recommendations. Blackwell Guide to Business Ethics. Oxford: Blackwell.
Weiss, J. W. (2009). Business Ethics: A Stakeholder and Issues Management Approach With Cases, Mason, OH: South-Western Cengage Learning.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Droits de scolarité: le gel, un bon investissement gouvernemental
Publié le 26 mars 2012 à 07h43
Michel Girard
-
La Presse
En
tant que ministre des Finances aux multiples diplômes universitaires
(licence en droit, maîtrise et doctorat de la Harvard
Graduate School of
Business Administration), vous êtes vraiment bien placé pour comprendre
à quel point la formation
universitaire de nos étudiants est une
«richesse» pour la société québécoise.
Financièrement parlant, les statistiques le prouvent: les diplômés
universitaires gagnent de façon générale des revenus
plus élevés. Et par
ricochet, au cours de leur vie active, ils paient proportionnellement
plus d'impôts et de taxes que les non diplômés. Sans peur de se tromper,
vous conviendrez monsieur le ministre que c'est enrichissant pour la
société d'investir
dans la formation universitaire de nos jeunes.
Et qui dit enrichissement, pour parler le langage des financiers, dit
retombées économiques. Bon an mal an d'ailleurs,
chaque fois qu'un
projet le moindrement important apparaît dans le paysage québécois,
qu'il soit initié par le secteur public
ou par le secteur privé, on nous
en met plein la vue avec de savantes études sur les retombées
économiques que rapportera notamment l'aide gouvernementale.
Que l'aide gouvernementale soit accordée par l'entremise de subventions,
de crédits d'impôt, de prêts garantis, d'investissement dans le
capital-actions ou d'autres formes d'aide... ce ne sont là que des
modalités. Ce qui compte pour le gouvernement (et ses contribuables), et
j'en suis sûr que c'est le cas avec le gouvernement Charest, c'est la
«rentabilité» potentielle de son «investissement» dans le projet ou le
programme XYZ.
Je présume qu'on s'entend là-dessus. En 2011 par exemple, le
gouvernement Charest a accordé aux entreprises une aide
fiscale de 3,6
milliards de dollars. Cela comprenait une aide de 2,3 milliards en
divers crédits d'impôt portant sur la recherché
et le développement, les
ressources, la fabrication et la transformation, la production
cinématographique et télévisuelle, etc.).
S'ajoute une aide fiscale de 300 millions à titre de capitalisation des
entreprises financées par les fonds de travailleurs.
Et au chapitre des
mesures fiscales dites d'application générale, les entreprises
bénéficient d'allègements fiscaux de l'ordre
d'un milliard.
Dans le débat envenimé qui alimente la contestation étudiante des frais
de scolarité, je crois important de rappeler que cette fabuleuse aide
fiscale aux entreprises de 3,6 milliards a essentiellement un objectif
financier.
Celui de permettre aux entreprises de créer des emplois, ou de les maintenir.
Je suis d'accord avec le principe. Si au bout du compte, l'aide fiscale
accordée aux sociétés privées finit par rapporter à la
collectivité,
cela constitue de toute évidence un bon investissement.
Même chose pour les multiples programmes gouvernementaux d'aide
financière directe (subventions, participations
au capital-actions,
prêts garantis, etc. S'ils rapportent des retombées supérieures aux
sommes investies par le gouvernement,
je ne vois pas pourquoi on s'y
opposerait.
Revenons aux droits de scolarité à l'université. Question: pourquoi le
gouvernement Charest s'entête-t-il à les augmenter?
Que les droits
n'aient pas connu de hausse depuis nombre d'années ne représente pas à
mes yeux un argument capital.
Traiter les étudiants d'enfants gâtés qui exploitent la générosité du
système québécois est carrément injuste. On oublie
que ce sont eux qui,
un de ces jours, vont se faire siphonner royalement le portefeuille pour
entretenir financièrement les programmes gouvernementaux.
En tant que contribuable, je trouve que le gouvernement ferait un
excellent «placement» en renonçant aux augmentations
de droits de
scolarité universitaires. Qu'il comble lui-même le manque à gagner que
cela représente pour les universités.
De quelle somme parle-t-on déjà?
Le montant des droits de scolarité pour l'année scolaire 2011-2012 est
présentement de 2168$ au baccalauréat. Le
gouvernement Charest a décrété
que lesdits droits de scolarité annuels seront majorés à partir de
l'automne prochain
à raison de 325$, et ce, à chacune des quatre
prochaines années universitaires, soit une hausse globale de 1625$.
À
l'automne de 2017, les droits de scolarité atteindront le seuil de 3793$
par an.
Cette hausse représente pour les étudiants universitaires un débours
supplémentaire total de 658 millions pour les quatre
prochaines années
universitaires, soit 90 millions (2012-13), 144 millions (2013-2014),
193 millions (2014-2015), et
231 millions (2015-2016). Par la suite, la
hausse des droits rapportera aux universités 265 millions par année.
Dans votre discours du budget du 17 mars 2011, vous écriviez:
«Notre richesse véritable se trouve dans la tête de nos jeunes, dans
leur volonté d'apprendre et dans notre détermination
à leur fournir une
éducation à la hauteur de leur immense potentiel.
L'éducation n'est pas subordonnée à l'économie. Elle se justifie en soi,
par le développement humain qu'elle permet à tous
et à chacun.
«Cela étant, le lien n'est plus à établir entre le niveau d'instruction,
la productivité et la création de richesse. Améliorer
l'éducation doit
être un souci constant du gouvernement, depuis le cours primaire
jusqu'aux études supérieures.»
À la lumière de cette déclaration, je suis persuadé, monsieur le
ministre, que vous êtes capable de récupérer à même les programmes
d'aide financière aux entreprises les centaines de millions que vous
voulez aller chercher dans les poches des
étudiants.
Je vous le dis: c'est un très bon placement, du moins aussi bon que de
laisser cet argent dans les coffres des entreprises.
Toute autre
solution que le dégel des droits de scolarité serait également
bienvenue...
-------------------------------------------------------------------------------------
Les puissants et les lois
André Mainguy - Longueuil, le 21 mars 2012
22 mars 2012
Air Canada est certainement le plus grand transporteur aérien au
Canada, ce transporteur résulte de la fusion du
Canadian Pacific et
d'Air Canada. Les 2600 experts mécaniciens en aéronautique sur lesquels
s'appuyait Air Canada pour
l'entretien et les réfections majeures ne
sont plus, avec la fermeture sauvage de la compagnie Aveos, la compagnie
qui les embauchait, à la suite de la vente de ce service par Air
Canada.
Il ne fait aucun doute dans l'esprit de tous les Canadiens qui
voyagent sur les ailes d'Air Canada que la fiabilité des appareils
ne
sera plus la même. Qui pourrait affirmer que l'on ferme sauvagement tout
le service d'entretien et des réfections majeures
par les meilleurs
experts au pays et que la fiabilité ne sera pas touchée?
Avec un gouvernement fédéral qui met totalement de coté les modalités
contractuelles de la vente d'Air Canada au secteur
privé, dont l'une des
modalités consistait à maintenir les centres d'entretien et de
réfection majeure à Montréal, Winnipeg et Vancouver, on peut dire que
les puissants peuvent violer les lois du Canada et qu'ils seront
protégés par le gouvernement
majoritaire de Stephen Harper. L'expérience
vécue par les 1800 mécaniciens en aéronautique d'Aveos de Montréal
envoie un message clair à la droite économique du Québec, oubliez-nous,
la pire des choses que l'on pourrait faire, ce serait de vous élire
à
Québec.
André Mainguy - Longueuil, le 21 mars 2012
--------------------------------------------------------------------
Lettres - Un choix douteux
Jacques Fournier - Montréal, le 20 mars 2012
22 mars 2012
L'une des mesures importantes du budget Bachand 2012 concernant les
aînés est sans doute l'amélioration du crédit d'impôt
pour le maintien à
domicile. Le crédit remboursable maximal passera de 4680 $ à 6825 $ par
an. Au cours des cinq prochaines années, ce crédit sera augmenté de 1 %
par an, passant de 30 à 35 % du coût des services payés par l'usager.
Ces bonifications sont intéressantes, mais c'est le concept de
crédit d'impôt dans ce champ particulier qui l'est moins. En effet,
c'est un crédit qui ne profite pas aux personnes démunies, car ces
dernières n'ont pas les moyens de payer 70 % (ni même 65 %) du coût des
services, le crédit étant de 30 %. Des études ont démontré que ce crédit
profite essentiellement aux personnes plus nanties.
En 2011, le gouvernement a consacré 259 millions au crédit d'impôt pour
le maintien à domicile. Il aurait pu choisir d'injecter directement
cette somme dans les services publics plutôt que de la verser en crédits
d'impôt. Une des mesures de la qualité d'un budget ne doit-elle pas
être: ce budget contribue-t-il à réduire l'écart entre les nantis et les
démunis?
Jacques Fournier - Montréal, le 20 mars 2012
---------------------------------------------------------------------------------------
Lettres - Ne tirez pas sur mes élèves!
Jean-François Poupart, Professeur au collège Édouard-Montpetit - Le 9 mars 2012 10 mars 2012 Éducation
La grève des étudiants, version
printemps 2012, vient de s'installer partout au Québec et ne s'éteindra
pas de sitôt si le gouvernement libéral et ses forces
de l'ordre s'acharnent à maintenir
une politique belliqueuse, sournoise, calquée sur les débordements
violents des pays antidémocratiques qui, en ce moment,
nous donnent à constater le pire de ce que l'homme est capable de faire. Exemple: la Syrie.
Les nouvelles méthodes d'intervention de l'escouade antiémeute de
Montréal semblent directement issues d'un cours (trois crédits) donné
par un illustre tortionnaire
et préalable au programme «Vers la guerre civile».
J'enseigne depuis 20 ans à ces manifestants. Je les connais presque
tous. Ils sont déjà l'avenir. Médecin, agronome, biologiste, économiste,
professeur, ingénieur,
avocat, géographe, historien, sociologue, linguiste, dentiste, informaticien, architecte, etc.
Non seulement je les connais, mais avec le temps, j'ai fini par tous
les aimer, les meilleurs comme les pires, les premiers de classe comme
les cancres, les rebelles,
les «rien à foutre», les timides,
les «talents en devenir», les paresseux, les «têteux de prof», les
génies, les sages, les hyperactifs, les endormis, les «grands
enfants»...
Je les aime tous. Je leur enseigne
la littérature, la langue française et, au-delà de Madame Bovary,
L'étranger, L'homme rapaillé, je leur enseigne à comprendre
le monde dans lequel nous vivons, ses faiblesses, ses valeurs. C'est beaucoup.
Ils sont maintenant dans la rue à revendiquer ces valeurs: justice,
solidarité, avenir, et celles, sous-jacentes, issues de mon cours sur le
Romantisme: injustice,
solitude, no future. La grève
prendra fin comme toutes les grèves. Nous retournerons tous en classe.
Ces élèves tant décriés aujourd'hui deviendront
de grands contribuables sûrement et changeront mille couches de mille gouvernements.
De grâce, policiers, un peu de «gestion de classe», ne tirez pas sur mes élèves!
Jean-François Poupart, Professeur au collège Édouard-Montpetit - Le 9 mars 2012
-------------------------------------------------------------------------------------------
Humeur collaborative
Mimétisme. "Le succès sur Internet repose-t-il sur la contagion ?" Dans cet article, paru dans la revue de sciences humaines Tracés,
les auteurs constatent que "le succès en ligne a le caractère soudain, imprévisible et sans origine fixe de l'épidémie ; comme elle, il se
diffuse le long des réseaux sociaux, contaminant les individus
de proche en proche en suivant les liens du mail et de l'amitié en
ligne". Pour simplifier, ces mécanismes de diffusion horizontale sont le bouche-à-oreille en ligne. De lui, l'effet de brouhaha enfle et donne lieu
aux buzz mêmes, flash-mobs et plus largement aux contenus collaboratifs que s'approprie l'internaute.
Chaîne humaine. L'un
des derniers projets communautaires en date, #Laptoptag, est celui de
la plate-forme de partage vidéos Vimeo. Ses utilisateurs sont conviés à réaliser
une courte séquence en se conformant à cette contrainte : "Tout ce que vous avez à faire est de vous filmer en train d'ouvrir votre ordinateur portable et defaire basculer
votre écran vers le haut en fin d'enregistrement." Une consigne simple et qui a déjà émoustillé l'imagination d'un grand nombre, en témoigne la vidéo collaborative "Welcome to #laptoptag".
Un premier visage, celui d'un adolescent campé derrière son ordinateur.
Un regard, puis sa main dégaine un pistolet et tire un inoffensif
"Bang" de tissu. Le coup d'envoi
de ce relais en images est donné.
Le ballet commence, alternant interventions filmées et basculements
d'écrans. Un enfant grignote un biscuit. Une fillette, assise à côté
d'un extraterrestre, lance un enjoué : "Bonjour les amis !" Tiens, les peluches investissent aussi l'écran ! Un jeune homme tend sa tasse sur laquelle est inscrit un chaleureux :
"Have a nice day ." "Say cheese", lance ce photographe, qui pointe son objectif droit sur moi. "Mais vous êtes tous en 3D", s'écrie un barbu à lunettes. Un adolescent me
fait tourner la tête, tournant sur lui-même, son ordinateur au bout des bras. Et que de sourires, même éphémères, à cueillir pour démarrer la journée du bon pied !
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Libre opinion - Pour la justice sociale, contre la hausse
Marc-André Éthier - Directeur du
Département de didactique à la Faculté des sciences de l'éducation de
l'Université de Montréal 1 mars 2012 Éducation
À l'instar de milliers de leurs
pairs, une majorité des étudiants de l'Université de Montréal inscrits
au programme en enseignement au secondaire vient de voter pour la grève.
S'il ne m'appartient pas de juger des moyens qu'ils prennent pour faire
avancer la cause de l'éducation pour tous, je souscris néanmoins
entièrement aux objectifs de la campagne menée
par les étudiants contre la hausse des droits de scolarité, et ce, pour des raisons de justice sociale.
Lancée sous le couvert de la lutte pour «assainir les finances
publiques», à la suite de la crise économique de 1982, puis relancée de
plus belle après celle de 1992 et la débâcle
financière de 2008, l'offensive
patronale et étatique contre les droits sociaux s'est soldée par
l'érosion, sur plusieurs fronts, d'une justice sociale déjà imparfaite.
L'éducation est l'un
de ces fronts.
Il résulte de cette offensive, d'une part, que l'État se finance de
moins en moins par l'impôt progressif (dont le taux augmente à mesure
que le revenu croît, par exemple) et de plus en plus par l'impôt
dégressif (par exemple, la TPS et la TVQ appliquées à tel achat, les
droits d'immatriculation ou de scolarité, le tarif d'hydroélectricité,
etc. prennent une part plus grande
du budget d'un ménage à petit revenu que d'un ménage à gros revenu), ce qui creuse davantage encore les écarts socioéconomiques.
Il en résulte, d'autre part, que de plus en plus de responsabilités
sociales sont dévolues aux familles et aux individus, soit parce que les
services collectifs se dégradent, soit parce
que ces derniers ne sont plus
fournis par l'État. C'est «l'aidant naturel» qui, par exemple, s'occupe
du malade, jeune ou vieux, du mieux qu'il (ou elle, le plus souvent)
peut, s'il le peut. Sinon, il lui faut payer, s'il en a les moyens, et
les services reçus varient justement selon ses moyens.
C'est l'étudiant ou sa famille qui paye les études universitaires
et, pourquoi pas, la garderie ou l'école privée. Dans tous ces cas, ces
dépenses pèsent, à service égal, plus lourd
dans le budget d'un ménage à
faible revenu que dans celui d'un ménage à haut revenu. La hausse des
droits de scolarité dans les universités affectera davantage les jeunes
provenant des familles les plus
touchées par le chômage et la crise économique. En ce sens, cette mesure
fait partie de l'assaut lancé contre la justice sociale.
L'éducation est-elle un droit? Tant que des raisons extrascolaires
feront en sorte que l'accès aux études dépendra des revenus, il faudra
répondre que non et agir pour que
cela change. L'éducation devrait être gratuite du berceau au tombeau.
C'est collectivement, et non individuellement, que les membres d'une
société doivent trouver les ressources pour satisfaire leurs besoins
collectifs, comme l'éducation. Ainsi, si leur formation universitaire
permet à certains étudiants d'autrefois de mieux gagner leur vie
aujourd'hui, et c'est mon cas, qu'ils acquittent alors leurs impôts pour
contribuer au budget
collectif en proportion de leurs revenus respectifs.
Marc-André Éthier - Directeur du Département de didactique à la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Montréal
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Un Nobel pour les secrets du vieillissement
Agence Science-Presse,
(Agence Science-Presse) Vieillissement et cancer, même combat :
car un des mécanismes qui pourrait interrompre le vieillissement... est
aussi celui qui cause le cancer!
C’est cette énigme majeure, sur
laquelle la médecine trébuche depuis 20 ans, qui vient de mériter à ses
pionniers le Nobel de médecine 2009.
Trois caractéristiques du trio - Nobel de médecine 2009
- Ce sont trois Américains
- Mais deux sont d’origine étrangère : Elizabeth Blackburn, 61 ans, qui conserve la double nationalité australienne
et américaine, et Jack Szostak, 57 ans, né en Grande-Bretagne
et qui a
grandi au Canada. Il a commencé ses études universitaires à l’Université
McGill, avant de quitter pour les États-Unis.
- Deux sont des femmes : Blackburn et Carol Greider, 47 ans. C’est une première dans l’histoire du Nobel de médecine.
À l’époque, ce qui avait été découvert semblait pourtant à des
lieues de toute application pratique : à l’intérieur de nos cellules, il
existe un mécanisme de protection qui empêche notre matériel génétique
de se dégrader, au fur et à mesure que nos cellules se divisent et que
nos gènes, par conséquent, se divisent aussi.
On appela ce mécanisme de protection le télomère : il s’agit d’une
structure située aux deux extrémités de chaque chromosome. Cette
structure a souvent été comparée à l’embout de plastique qui, à
l’extrémité de nos lacets, empêche ceux-ci de se défaire.
La découverte de cette structure à
la fin des années 1970 puis de
l’enzyme qui l’alimente, la télomérase, n’était pas une quête des
mécanismes du vieillissement, ni du cancer. Mais rapidement, on allait
s’apercevoir qu’on avait mis le doigt sur quelque chose de fondamental:
plus nos cellules se divisent, et plus les télomères raccourcissent.
Passé un certain point,
la cellule n’est plus capable de reproduire
convenablement son matériel génétique : elle cesse donc de se diviser.
C’est le vieillissement qui fait son œuvre.
Elizabeth Blackburn, aujourd’hui à l’Université de Californie,
pourchassait les télomères depuis son post-doctorat, à la fin des années
1970. En compagnie de Jack Szostak (Université Harvard), elle démontra
que cette même structure microscopique était apparemment universelle,
chez tous les êtres vivants. Carol Greider (École de médecine Johns
Hopkins), une étudiante de Blackburn,ajouta à cela la découverte de la télomérase, en 1984.
Dès que le lien entre télomère et vieillissement devint évident, le
travail de pionniers comme eux prit donc une importance considérable :
pourrions-nous un jour retarder la dégradation des télomères?
Suffirait-il d’« injecter » des suppléments de télomérase dans la
cellule pour prolonger la durée de vie des télomères?
Le télomère est même un des rares termes de la biologie cellulaire à
avoir presque pénétré la culture populaire : il revient souvent sur la
table, parce que les investissements dans les recherches sur le
vieillissement ont grimpé en flèche au cours des deux dernières
décennies.
Et le cancer, dans tout cela? Il s’est accroché au passage, parce
qu’une cellule qui aurait dû normalement cesser de se diviser, mais qui
continue de le faire indéfiniment, ce n’est pas un signe d’immortalité :
c’est un cancer. De fait, depuis les années 1990, on a découvert que la
présence d’un surplus de télomérase est souvent associé aux cas de
cancer. D’où la boîte de Pandore que ces trois chercheurs ont contribué à
ouvrir : comment retarder le vieillissement... sans cancer?
Parenthèse politique
L’énigme télomère-télomérase a même mis un doigt dans la politique.
Les experts en cellule souche se sont aperçus, au tournant des années
2000, que la production de télomérase est plus élevée dans les cellules
souches, ce qui a amené Elizabeth Blackburn à critiquer la décision
d’alors du président George W. Bush de suspendre le financement
gouvernemental de la recherche sur les cellules souches. En 2004, elle a
été éjectée du Conseil de la bioéthique, un organisme aviseur créé par
la Maison-Blanche, en même temps que d’autres membres qui avaient fait
part de leur désaccord.Son récit du « dysfonctionnement » de ce Conseil s’est ajouté à une longue liste
de récriminations des scientifiques sur l’ingérence des pouvoirs
politiques dans la recherche scientifique.
Pascal Lapointe
------------------------------------------------------------------------------------------------------
Lettres - Qui nomme les incompétents?
Pierre Deschênes - Montréal, le 9 février 2012
11 février 2012
Un avis du directeur du budget fédéral, Kevin Page, concluant à
l'absence de crise et à l'inutilité de s'inquiéter outre mesure
sur le
financement futur du programme de la Sécurité de la vieillesse, lui a
valu aussitôt la réplique cinglante du ministre Flaherty
qualifiant son
rapport de «non fiable et non crédible».
Si tel est le cas, à qui doit-on imputer la faute de nommer de tels «incompétents» à des postes de hautes responsabilités?
Pierre Deschênes - Montréal, le 9 février 2012
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
L'état et le vieillissement de la population au Québec
Nous sommes plus pauvres et surtout moins nombreux

Dans le cadre de la sortie de son livre L'état contre les jeunes nous
avons invité l'auteur et chroniqueur Éric Duhaime à expliquer son point
de vue, pour le bénéfice de nos lecteurs. Un conflit de classe
générationnel?
« Je pense que » si l’on ne
s’intéresse pas rapidement à l’iniquité grandissante entre les
générations au Québec, un conflit éclatera inévitablement entre les
jeunes opposés à la confiscation d’une trop grande part de leurs revenus
et les retraités hostiles à toute réduction de leurs privilèges.
Les électeurs de la génération du
baby-boom avaient intérêt à élire des politiciens qui proposaient un
accroissement de la taille de l’État. Plus d’État signifiait pour eux
plus d’emplois assortis d’une sécurité en béton et plus de services
publics toute sorte (infrastructures, santé, éducation, services sociaux
et régimes de retraite), le tout étant rendu possible par le transfert
d’une partie de la facture à ceux qui allaient suivre, notamment sous
forme de dette publique. On voit donc que l’intervention l’État – lire
aussi l’investissement public– aura suivi cette génération tout au long
de sa vie. Ainsi, on s’intéressera à l’éducation au début des années
1960 avec la commission Parent. Vingt ans plus tard, la priorité ira aux
baisses d’impôts alors que la même génération sera établie sur le
marché de l’emploi. Et au cours des dernières années, la grande affaire
est naturellement devenue la santé alors que, vieillissants, les boomers
commencent à s’en inquiéter. On discutera aussi de plus en plus,
soyons-en assurés, de sécurité publique, même si le taux de criminalité
diminue. C’est que, plus on vieillit, plus on a peur.
En revanche, les électeurs des
générations dites« X », « Y » et bientôt « Z », ont eux intérêt à ce que
soient réduites la taille et l’intervention de l’État. Pour nous,
l’État, c’est le relevé de compte négatif de la carte de crédit de nos
parents, transféré à notre nom. Nous payons certes pour une partie des
services que nous utilisons, mais nous écopons aussi et surtout pour les
dépenses qui ont été effectuées par ceux qui nous précédaient. Si les
plus jeunes réclament en grand nombre que la société se libère de
l’étatisme, ce n’est pas parce que la jeunesse a changé dans son
essence, mais bien parce que le Québec a changé : nous n’avons
collectivement pas les mêmes intérêts que ceux et celles qui avaient
notre âge il y a vingt, trente ou même quarante ans.
Je suis toujours exaspéré quand
certains boomers accusent leurs enfants d’être des « Tanguy », ces
fainéants qui ne décollent jamais du nid et abusent de la générosité de
leurs parents. Ce que les boomers laissent ainsi sous-entendre, c’est
qu’ils ont une éthique du travail supérieure à celle de leurs cadets,
eux qui à notre âge travaillaient déjà, avaient des enfants, une maison,
etc.
Il y a d’intéressantes données de
Statistique Canada qui montrent qu’effectivement, les enfants restent
aujourd’hui plus longtemps dans le foyer familial. Toutefois, on
découvre vite que ce n’est probablement pas par choix. L’écart
économique entre les générations s’est creusé de façon alarmante au
cours des trente dernières années. À titre d’exemple, les 24-34 ans se
sont appauvris de 12 % entre 1984 et 2005, tandis que les 45-54 ans et
les 55-64 ans voyaient leur richesse augmenter de 53 % et 69 % sur la
même période. Résultat : si en 1984, les jeunes de 25 à 34 ans étaient
trois fois moins riches que leurs parents de 55 à 64 ans, ils sont
aujourd’hui près de six fois plus pauvres, et le fossé continue de se
creuser.
Nous sommes plus pauvres et surtout
moins nombreux. En 1986, on comptait sept travailleurs par retraité.
Aujourd’hui, il y en a seulement trois, et en 2020, soit dans huit ans à
peine, cette proportion tombera à deux travailleurs par retraité.
L’impact sur nos politiques publiques sera majeur.
« Je pense que » la définition même
de la jeunesse change au Québec. En 1960, être jeune, c’était avoir
moins de 20 ou 25 ans. Aujourd’hui, on peut être dit « jeune » à l’orée
de la cinquantaine. Prenons l’exemple patent des douze « jeunes »
députés du Parti québécois qui invitaient publiquement en juin 2011
l’ancien premier ministre Jacques Parizeau à leur faire une place dans
le débat. La moyenne d’âge de ces douze jeunes autoproclamés était de
plus de 35 ans, et certains d’entre eux avaient la quarantaine bien
entamée.
Par son extension troublante, c’est
aussi cette définition de la jeunesse qui bloque professionnellement de
nombreux membres des générations X, Y et Z. Dans de nombreuses
entreprises ou dans la fonction publique, les gestionnaires boomers
s’accrochent. Ils se disent sans doute que ces « jeunes »de 40 ans
passés peuvent bien attendre encore un peu avant de prendre la relève.
Le 29 avril 1970, les Québécois
élisaient au poste de premier ministre Robert Bourassa, alors âgé d’à
peine 36 ans. Quand les boomers ont ainsi porté au pouvoir l’un des
leurs, personne n’a prétendu qu’il était « trop jeune ». Durant la
campagne électorale québécoise de 2007, Mario Dumont avait le même âge,
et on le lui a souvent reproché. Cherchez l’erreur… On peut même penser
que ce reproche a pu le priver des quelques votes qui lui ont manqué
pour gagner.
Aujourd’hui, la première cohorte de
boomers a atteint l’âge de la retraite. Selon l’Institut de la
statistique du Québec, le pourcentage de personnes âgées de 65 ans et
plus au Québec se hissera de 16,5 %en 2011 à 27,4 % en 2033.
Ceux qui s’inquiètent de la
surreprésentation politique des boomers doivent donc savoir que la
situation ne fera qu’empirer. Contrairement à leurs parents, les boomers
bénéficient de gros fonds de pension et ont plus de temps pour
s’impliquer socialement ou politiquement. Présentement, le « lobby gris »
prend d’assaut de nombreux organismes dans lesquels, bénévolement ou
non, ils sont engagés pour faire avancer leurs propres causes et
intérêts. « Je pense que » ce militantisme accru des retraités fera
pencher encore davantage la balance des faveurs politiques en direction
de cette génération du Peace and love…
-------------------------------------------------------------
Débat sur le Plan Nord - Un boum minier au profit de qui?
Péquistes et solidaires condamnent les libéraux, qui refusent de prendre
systématiquement des participations dans les projets
Alexandre Shields 31 janvier 2012
Photo : Jacques Nadeau - Le Devoir
L’épineux
dossier du Plan Nord a donné lieu à une discussion pour le moins
franche hier, à HEC Montréal. La députée péquiste Martine Ouellet et
le
député solidaire Amir Khadir ont carrément accusé les libéraux de brader
les ressources naturelles du Québec. Le ministre délégué aux Finances,
Alain Paquet, a répliqué en qualifiant ses adversaires de théoriciens du
complot.
Grâce aux milliards de dollars qu'il compte investir dans son Plan
Nord, le gouvernement Charest espère faciliter un boom minier déjà bien
entamé.
Mais il n'est pas question de s'engager dans un plan de prise de
participation systématique dans les projets prometteurs qui iront de
l'avant. C'est
ce qu'a martelé hier le ministre délégué aux Finances,
Alain Paquet, dans le cadre d'une série de panels organisée hier à HEC
Montréal pour débattre du «chantier d'une génération». Ce dernier a
aussi repris la maxime libérale selon laquelle le débat sur les
redevances est clos.
Pour le moment, Québec a prévu de prendre des participations dans
des projets miniers pour un montant total de 500 millions de dollars.
Cette somme
est jugée nettement insuffisante par plusieurs économistes,
qui font valoir que les minières ont déjà prévu des projets
d'exploration et d'exploitation pour un total de 20 milliards de
dollars. Le Parti québécois a par exemple ouvert la porte à des
«participations majoritaires» dans certains projets jugés
«stratégiques».
L'ancien premier ministre Jacques Parizeau a aussi invité le
gouvernement à assujettir toute aide publique à un mécanisme de
réciprocité qui obligerait
les entreprises à céder à l'État une
participation équivalente de leur actionnariat. Uniquement d'ici 2016,
Québec prévoit dépenser 1,2 milliard pour développer des infrastructures
qui serviront d'abord aux entreprises qui souhaitent exploiter des
gisements au bénéfice de leurs actionnaires.
Mais le ministre Paquet a refusé de s'engager dans une telle avenue,
allant même jusqu'à associer de telles idées aux défunts régimes
totalitaires.
«Il y aura des participations, mais pas dans tous les
projets. On ne met pas de règle arbitraire.» Pourquoi ne pas statuer que
l'État pourrait prendre, globalement, une participation de l'ordre de
40 %, ou encore 50 %? «En économie, bien que les États, en Union
soviétique ou ailleurs, aient eu la
volonté d'appliquer des règles
absolues et arbitraires, ça n'a pas été [un succès] économique, social
ou environnemental. On se souvient encore de l'Europe de l'Est», a-t-il
laissé tomber.
Il estime en fait que des engagements financiers trop importants
pourraient nuire aux autres missions de l'État. «Il y a des
investissements importants
qui vont être faits, mais ce n'est pas vrai
que je peux recommander au gouvernement de prendre 100 % des risques
dans l'exploration. Si on met
l'argent là, acceptons de ne pas mettre
davantage d'argent dans les universités, acceptons de ne pas mettre
davantage d'argent en santé, acceptons
de ne pas faire des
investissements dans nos infrastructures, qui ont été longtemps
négligées.»
Selon lui, «on a le potentiel de réussir le Québec, non pas sur la base
d'une vision dogmatique où l'État dit tout le monde ce qu'il doit faire,
mais où
l'État a un rôle à jouer». Dans le cadre du Plan Nord, l'État
aura effectivement un rôle important. Hydro-Québec doit notamment
développer pour pas
moins de 47 milliards de dollars de projets. Et
toujours plus vers le nord, avec l'augmentation des coûts que cela
implique. Une autre tranche de 33 milliards servira au déploiement de
l'industrie minière et des infrastructures. Impossible cependant de
savoir quelle portion de cette facture sera
acquittée à même le trésor
public. On sait toutefois que l'État devra acquitter la totalité de la
facture de 900 millions pour la restauration des
sites miniers
abandonnés.
Sans prendre clairement parti pour des participations de l'État dans les
projets miniers, le président de Raymond Chabot Grant Thornton
Infrastructure, Emilio Imbriglio, a toutefois souligné que les minières
ne seraient pas nécessairement effrayées, du moment que les règles sont
claires. «Les entreprises sont réfractaires au manque de transparence.
Elles ne sont pas réfractaires à la transparence. Donc, si on veut
adopter des règles de contenu québécois ou une structure quelconque,
l'important est de le dire tôt et qu'on ne change pas les règles.» Il a
aussi dit que les fonds de travailleurs —
qui gèrent plus de neuf
milliards de dollars d'actifs d'épargnants québécois — pourraient très
bien investir dans le secteur.
3000 % de zéro?
Reprenant le discours de ses collègues, Alain Paquet a par ailleurs
maintenu fermée la porte aux discussions au sujet du régime de
redevances.
Selon lui, le Québec pourrait bien les augmenter à «3000 %»,
mais si cela fait fuir les minières, «3000 % de zéro, ça donne zéro».
Le ministre a même cité M. Parizeau, qui avait salué la hausse de 12 % à
16 % décrétée par le gouvernement. L'ancien premier ministre a plutôt
dit,
en entrevue au Devoir, que cette augmentation ne représentait «pas
grand-chose», avant d'ajouter qu'il est difficile de bien comprendre ce
qui revient réellement à l'État, tant le calcul des redevances et des
mesures fiscales offertes aux minières est «complexe».
La députée péquiste Martine Ouellet a d'ailleurs déploré hier que Québec
ne dévoile pas de chiffre «mine par mine» pour les redevances perçues.
Elle a aussi rappelé qu'en 2010, 10 compagnies minières sur 19 n'en ont
payé aucune. Pour 2011, l'État aurait reçu plus de 300 millions en
redevances. Un montant duquel il faudrait déduire les mesures fiscales
offertes aux minières. Les entreprises ont quant à elles exploité pour
huit milliards de dollars de ressources qui appartiennent théoriquement
aux citoyens.
En plus de réclamer un «débat» sur la question des redevances, la
députée de Vachon a plaidé pour des engagements fermes dans la
transformation du minerai québécois en sol québécois. Une idée tout à
fait plausible dans le cas de certaines ressources, comme les terres
rares, a soutenu le président de l'Association de l'exploration minière
du Québec, Jean-Marc Lulin. Le ministre Paquet n'a pris aucun engagement
à ce sujet.
Bref, le principal problème, a résumé le porte-parole de la Coalition
Québec meilleure mine, c'est que le Plan Nord n'a fait l'objet d'aucun
débat public
avant son lancement. «Alors qu'on fait des consultations
publiques pour les projets d'éoliennes ou encore les aires protégées là,
on nous annonce des investissements de 80 milliards de dollars et on ne
consulte pas la population», a fait valoir Ugo Lapointe. Par exemple,
alors qu'il est souvent question
prolongement de la route 167, le
gouvernement évoque peu que des projets de mines d'uranium sont prévus.
Or, l'exploitation de ce minerai est controversée.
--------------------------------------------------
Quelle démocratie?
Jacques Sideleau - Montréal, le 10 janvier 2012
14 janvier 2012
Je connais un pays qui se prétend démocratique.
Les politiques de ce pays permettent qu'un parti soit porté au
pouvoir même si la majorité des électeurs n'a pas voté pour lui.
Dans ce pays, il existe un Sénat, sorte de «chambre de réflexion», qui a
le pouvoir de revoir et d'approuver ou non les projets de loi proposés
par les élus; pourtant, les membres de ce Sénat n'ont aucunement été
élus par le peuple.
Dans ce pays, il est permis également que le gouvernement décide
d'adopter des projets de loi par la force, soit en bâillonnant les
partis d'opposition qui ne peuvent alors aucunement en débattre en
Chambre.
Le chef d'État de ce pays n'a jamais été élu par le peuple; c'est ainsi depuis plusieurs générations, voire plusieurs siècles.
S'agit-il ici de l'Égypte?... de la Syrie?... de la Corée du Nord?... de tout autre pays gouverné par un dictateur?
Ne cherchez pas si loin puisqu'il s'agit du Canada. Oui, vous avez bien
lu: le Canada! Alors ne parlez plus
de démocratie canadienne...
Jacques Sideleau - Montréal, le 10 janvier 2012
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Nationalité française: acquisition plus difficile, maintien du droit du sol
Nationalité française: acquisition plus difficile, maintien du droit du sol
Sous
l'impulsion de son ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, la France a
durci les conditions d'acquisition de sa nationalité en 2011 sans aller
jusqu'à suivre la droite populaire sur la réforme du droit du sol et la
suppression de la double nationalité.
A
partir du 1er janvier, tout étranger aspirant à acquérir la nationalité
française devra justifier d'un niveau de maîtrise du français
équivalent à la 3e des collèges, avoir une connaissance minimale de la
culture et de l'Histoire de la France et signer une charte "des droits
et de devoirs du citoyen".
La
France accorde chaque année sa nationalité à plus de 100.000 étrangers,
des Maghrébins pour la grande majorité d'entre eux, suivis des Turc et
des Russes.
Les
nouvelles conditions ont été décidées au cours d'une année 2011 qui
aura été marquée par de vifs débats sur l'islam et l'immigration, le
ministre de l'Intérieur évoquant des difficultés d'intégration des
étrangers et se fixant pour la première fois un objectif de réduction de
l'immigration régulière.
Une
fois le niveau de français et de culture contrôlé lors d'un entretien
d'assimilation, l'étranger sera appelé à signer une "charte des droits
et devoirs du citoyen français".
Le
document, élaboré par le Haut Conseil à l'Intégration (HCI), insiste
particulièrement sur le respect de la laïcité et de l'égalité entre les
hommes et les femmes.
Des
dispositions qui visent clairement les musulmans alors que la France a
été amenée à légiférer sur le port du voile intégral dans l'espace
public et à interdire les prières dans les rues.
"Vous
souhaitez devenir Français. C'est une décision importante et réfléchie.
Devenir Français n'est pas une simple démarche administrative. Acquérir
la nationalité française est une décision qui vous engage et, au-delà
de vous, engage vos descendants", souligne la charte instaurée par la
loi du 16 juin 2011 sur l'immigration et l'intégration.
"En
devenant Français, vous ne pourrez plus vous réclamer d'une autre
nationalité", insiste la charte qui rappelle les principes, valeurs et
symboles de la République française.
Claude
Guéant qui plaide pour une "assimilation" par "la langue et par
l'adhésion aux valeurs essentielles de notre démocratie" a répété que la
signature du document, "est un moment de solennité entre la nation
accueillante et la personne accueillie".
En
cas de victoire de la droite en 2012, un tour de vis supplémentaire est
possible. L'UMP s'est en effet prononcée pour un retour à la loi Pasqua
de 1993 sur l'acquisition de la nationalité.
Actuellement,
en vertu du droit du sol, tout enfant né en France de parents étrangers
devient, sauf refus de sa part, automatiquement français à sa majorité
s'il vit en France ou a vécu en France pendant cinq ans depuis ses 11
ans. Quelque 3.000 jeunes Français sont concernés chaque année par cette
automaticité.
Désormais,
un jeune devrait, à 18 ans, "en faire la demande" écrite, préconise le
parti majoritaire parmi les 15 propositions de son "atelier" sur "La
Nation dans la mondialisation", destinées à alimenter le projet pour
2012 du futur candidat Nicolas Sarkozy.
La
démarche d'acquisition de la nationalité serait couplée à "une
cérémonie d'entrée dans la vie citoyenne", en mairie, qui concernerait,
elle, tous les Français atteignant l'âge de 18 ans.
Le
député Claude Goasguen, auteur d'un rapport parlementaire sur la
nationalité, veut exclure des demandes d'acquisition les enfants
d'étrangers entrés en France de façon illégale car, selon lui, il y a
"trop" de "naturalisations".
Figure
de l'aile droite de l'UMP, M. Goasguen a aussi demandé la suppression
de la double nationalité, une revendication également portée par la
présidente du Front national, Marine Le Pen. Il n'a pas été suivi par
son parti sur ce terrain.
-------------------------------------------------------------------------------
NOUVEL AN CHINOIS (2012)
L'année chinoise du LAPIN DE METAL BLANC a débuté le 3 février 2011
Celle du DRAGON D'EAU commencera le 23 janvier 2012.
Le Nouvel An Chinois ???? (nónglì xinnián) aussi appelé Fête du printemps ??(chunjié) ou Fête du Têt au Vietnam est la fête la plus importante pour les communautés chinoises à travers le monde entier. Le terme nónglì xinnián signifie littéralement "nouvel an du calendrier agricole" car il se célèbre suivant le calendrier chinois qui est à la fois lunaire et solaire. Cette fête est un moment dont on profite en prenant des vacances, en se réunissant en famille et entre amis. NouvelAnChinois.org, votre visa pour les festivités !
Le Dragon ? (lóng), symbole de l'empereur de Chine est plus excentrique que les autres, idéaliste, et née avec l'idée qu'il est parfait et inflexible. Ils est également agressif et déterminé ; faire ce qu'il veut est une seconde nature chez lui. Il s'entend bien avec le Singe et le Rat, et très mal avec le Chien.
Personnalités nées sous le signe du Dragon :
Andy Warhol, Chuck Norris, Colin Farrell, Courteney Cox, Courtney Love, David Hasselhoff, John Lennon, Keanu Reeves, Kirk Douglas , Lenny Kravitz, Michael Douglas , Michelle Obama, Mickey Rourke, Mr. T, Nicolas Cage, Patrick Swayze, Rihanna, Ringo Starr, Ronaldo, Russell Crowe, ...
-------------------------------------------------------------------------
Publié le 01 janvier 2012 à 08h44 | Mis à jour à 08h44
L'Iran teste des missiles, les E.-U. sévissent
Un bateau militaire iranien tire un missile près du détroit d'Ormuz.
Photo: Reuters
|
Marc BURLEIGH
Agence France-Presse
Téhéran |
L'Iran a tiré dimanche un missile de
moyenne portée lors de manoeuvres navales près du détroit d'Ormuz,
stratégique pour l'approvisionnement pétrolier mondial, quelques heures
après que Washington a renforcé ses sanctions contre le secteur
financier de la République islamique.
«Ce
missile de moyenne portée surface-air est équipé de la technologie la
plus récente pour combattre les cibles furtives et les systèmes
intelligents qui tentent d'interrompre la trajectoire du missile», a
indiqué l'amiral
Mahmoud Moussavi, cité par l'agence officielle Irna.
Il s'agissait du premier test de ce type de missile, «conçu et fabriqué» en Iran, selon lui.
Les manoeuvres navales, entamées le 24 décembre, se déroulent autour du
détroit d'Ormuz, par où transite
entre un tiers et 40% du trafic
maritime pétrolier mondial, et que Téhéran a menacé de fermer en cas de
nouvelles sanctions contre ses exportations pétrolières.
Lundi, ces exercices se termineront par une manoeuvre destinée à tester
la capacité des forces navales à fermer le détroit, selon l'amiral
Moussavi.
«À partir de demain matin (lundi), une majorité de nos unités navales
--de surface, sous-marines et aériennes--
vont se positionner selon une
nouvelle formation tactique destinée à rendre impossible le passage de
tout
navire par le détroit d'Ormuz si la République islamique en décide
ainsi», a affirmé l'amiral, cité par l'agence Isna.
Cette démonstration de force intervient au moment où les pays
occidentaux accentuent leurs pressions sur l'Iran
en raison de son
programme nucléaire controversé.
Samedi, le président des États-Unis Barack Obama a d'ailleurs promulgué
une loi de financement du Pentagone renforçant les sanctions contre le
secteur financier de l'Iran.
Ces mesures «sans précédent et injustifiables» vont engendrer des
«pertes réciproques», a estimé le président
de la Chambre de commerce
iranienne Mohammad Nahavandian, selon Isna.
«Bien que les sanctions aient fait augmenter le coût des échanges
commerciaux de l'Iran, elles ont échoué dans
leurs objectifs politiques
de saper la volonté politique des Iraniens», a-t-il toutefois estimé.
De son côté, le N.2 des Gardiens de la révolution a vivement réagi face à ces sanctions.
«Si les intérêts vitaux de notre pays sont menacés par l'ennemi, nous
répondrons à la menace par une menace de notre part sur plusieurs
fronts», a répliqué le général Hossein Salami, également cité par Isna.
Le prix du pétrole avait grimpé après que le vice-président iranien a
menacé que «pas une goutte de pétrole ne
passe par le détroit d'Ormuz»
en cas de nouvelles sanctions.
Il a cependant de nouveau retrouvé son niveau quand les analystes ont
affirmé que la fermeture d'Ormuz serait un désastre pour l'économie
iranienne et pourrait provoquer une action militaire des États-Unis et
de leurs alliés du Golfe.
Auparavant, le négociateur en chef iranien Saïd Jalili avait affirmé que
Téhéran était prêt à reprendre les discussions avec les puissances
mondiales sur le nucléaire, tout en menaçant d'une «riposte».
«Nous allons lancer une riposte retentissante et sur de nombreux fronts à
toute menace contre la République islamique d'Iran», a-t-il déclaré
devant des ambassadeurs iraniens réunis à Téhéran, cité samedi par les
médias.
Mais lui-même et d'autres responsables iraniens ont laissé la porte
ouverte à une reprise des négociations, suspendues depuis un an,
conduites par la chef de la diplomatie de l'Union européenne Catherine
Ashton sur les inquiétudes occidentales au sujet du programme iranien.
«Nous leur avons officiellement dit de revenir aux négociations basées
sur la coopération», a-t-il ajouté,
en référence aux puissances
mondiales impliquées dans les discussions et connues comme
le groupe 5+1
(États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, France, Chine et l'Allemagne).
«Nous allons bientôt envoyer une lettre, après laquelle de (nouvelles)
discussions seront programmées»,
a affirmé de son côté à l'agence Mehr
l'ambassadeur d'Iran en Allemagne, Alireza Sheikh-Attar.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a
cependant réclamé à l'Iran des
«actes concrets et vérifiables» après ces
déclarations d'intention.
Les États-Unis et certains pays européens ont déjà adopté des sanctions
contre les secteurs pétrolier, gazier et pétrochimique iraniens.
Après huit ans d'enquête sur l'Iran, l'Agence internationale de
l'énergie atomique (AIEA) a publié un rapport
composé d'un vaste
catalogue d'éléments «crédibles» indiquant que le pays avait travaillé à
la mise au point d'une arme nucléaire. Des assertions rejetées par
Téhéran.
------------------------------------------------------------------------------------
Suppression d'amis
C'est tout Net ! | | 22.12.11 | 14h40
par Olivier Zilbertin
Le sujet du jour est un sujet
sensible. A l'occasion de sa précédente mission d'intérim, le
chroniqueur s'y était attelé, mal lui en prit. Et c'est tant mieux. Cela
prouve au moins que l'amitié - puisque c'est le propos - reste une
valeur cardinale avec laquelle tout le monde n'est pas encore prêt à rire.
A l'époque, une enquête prétendument scientifique avait conclu que le
nombre d'amis sur Facebook était proportionnel à la taille du cerveau.
Non, avais-je écrit alors, "si vous n'avez pas d'amis, cela n'a rien à voir avec la taille de votre cerveau. C'est plus simplement que vous n'avez pas l'aptitude à inspirer spontanément un quelconque sentiment d'amitié. Ni sur les réseaux ni sans doute dans la vraie vie". Cela valut à l'auteur les foudres d'un lecteur qui réclama au médiateur et à la direction de ce journal carrément sa tête.
Tout ça pour dire qu'au moment d'évoquer de
nouveau l'amitié sur Facebook j'avance évidemment avec prudence et
retenue. D'autant que l'on aborde aujourd'hui un thème lourd de
conséquences : il s'agit de supprimer ses amis. Pas physiquement, bien sûr. L'idée est plutôt de comprendre le mécanisme qui peut conduire à effacer un individu de sa liste de contacts. Une question que l'agence Nmincite, filiale de Nielsen-McKinsey, a posée à 1 865 Américains au mois de mars. Résultat :
55 % des personnes interrogées suppriment un ami à la suite de
commentaires offensants de celui-ci. 41 % parce qu'ils ne le connaissent
pas assez. Et 39 % parce que cet ami a essayé de leur vendre quelque chose.
Si vous aussi souhaitez vous débarrasser d'un ami offensant ou méconnu,et que vous ne sachiez pas comment vous y prendre, sachez que c'est très facile. C'est expliqué ici. Méfiez-vous, cependant : un logiciel permet à celui qui l'installe de savoir qui l'élimine de sa liste. Ce serait vraiment dommage de se fâcher avec un ami sous le seul prétexte qu'on veut le supprimer.
-----------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------------------------
Ron Paul, la revanche du libéralisme classique
Point de vue | LEMONDE.FR | 22.12.11 | 17h44 • Mis à jour le 22.12.11 | 20h40
par Daniel Tourre, premier conseiller du Parti libéral démocrate
Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais pour tous les libéraux de la sphère occidentale le succès de Ron Paul
est le signe qu'après un siècle d'augmentation constante du périmètre
de l'Etat dans la société, le temps du reflux est peut-être arrivé. Et
Ron Paul ouvre plusieurs pistes pour y parvenir.
Des Etats obèses partout dans le monde occidental.
D'abord un constat : contrairement à ce qu'affirment en permanence les
étatistes, jamais l'Etat en Europe ou aux Etats-Unis n'a eu une telle
place dans nos vies en temps de paix. En un siècle le poids de l'Etat
est passé d'environ 15 % du PIB à en moyenne 50 %. En France, nous
avions déjà un Etat centralisé et imposant sous De Gaulle, en une
génération nous avons en plus hérité d'un "infra Etat", des
collectivités locales gourmandes et d'un "super Etat" l'Union européenne
bavarde, sans d'ailleurs que l'Etat national n'est lui-même
significativement diminué de volume. Jamais nous n'avons eu autant de
politiques, de bureaucrates pour nous soigner, nous éduquer, nous diriger, nous commander, nous ausculter, nous subventionner, nous dresser et surtout nous ponctionner.
Contrairement à une légende urbaine, les USA ont suivi une trajectoire
similaire. De l'Amérique de Roosevelt qui a prolongé la crise pendant
une décennie tout en multipliant les bureaucraties aux politiques
Keynésiennes des années 1970 en passant par les multiples guerres,
l'Etat fédéral n'a fait que grossir. Reagan n'a lui-même que très peu diminué la place de l'Etat, mais surtout diminué les impôts sans diminuer les dépenses, en particulier celles destinées au secteur militaro-industriel.
Fin de règne du libéralisme utilitariste. Pour sortir
de cette lente glissade vers toujours plus d'Etat, Ron Paul renoue
d'abord avec un libéralisme classique très pur. Depuis plusieurs
décennies, le libéralisme a d'abord été défendu par des utilitaristes :
le libéralisme, c'est bien parce que c'est utile, en particulier pour la
croissance économique. Cette vision utilitariste a souvent teinté le
discours libéral d'un industrialisme béat et d'un tropisme en faveur de
grandes entreprises. Le libéralisme classique, proche des racines
historiques du libéralisme – auxquelles d'ailleurs des auteurs Français
(Cantillon, Bastiat, Constant, Tocqueville) ont beaucoup contribué –
part lui des droits naturels des individus, qui ne s'effacent jamais ni
devant des Etats envahissants, ni devant des intérêts économiques
particuliers instrumentalisant l'Etat. Le libéralisme classique est bien
sur favorable à l'économie de marché, conséquence de la liberté d'user de ses talents et la liberté d'échanger, mais à la condition stricte de ne pas utiliser l'Etat pour favoriser certains acteurs. Le discours de Ron Paul séduit cette Amérique convaincue – à juste titre
– que ses libertés et ses propriétés sont petit à petit confisqués non
seulement par l'Etat fédéral, mais aussi par des grands intérêts
particuliers (banques, industries militaires) contrôlant les élus de
Washington à leur profit.
L'Ecole autrichienne, les économistes qui ont vu juste. Le deuxième atout de Ron Paul, en science économique, c'est de s'être
depuis plusieurs décennies imprégné de l'Ecole autrichienne (Mises,
Hayek, Rothbard) en particulier sur les questions monétaires. Cette
école, très libérale, qui s'oppose à la fois aux keynésiens et aux
monétaristes, a aujourd'hui le vent en poupe dans les milieux libéraux.
Elle met en cause l'existence même d'une banque centrale accusée non
seulement de ne pas stabiliser la monnaie ou l'économie mais au contraire de provoquer
des bulles et des crises tout en servant ouvertement les intérêts des
grandes banques. La théorie des cycles de l'Ecole autrichienne a
expliqué avec beaucoup de précision la crise de 1929 comme la crise que
nous vivons actuellement. Fort de cette boussole, Ron Paul a dénoncé dès
le début des années 2000 l'apparition d'une bulle et une fois la crise
déclenchée il n'a voté aucun des fameux bails-outs des grandes banques
tout en exigeant de la FED un grande transparence des comptes.
Ron Paul contre le néo-conservatisme. Sur le plan international, Ron Paul s'oppose violemment aux néoconservateurs qu'il accuse de servir exclusivement les intérêts du secteur militaro-industriel en incitant à des guerres inutiles.
Sur le plan des mœurs, bien que conservateur lui-même, Ron Paul
refuse que l'Etat intervienne dans la vie des individus que cela soit
pour la drogue ou les unions homosexuelles. Il se retrouve ainsi avec
des supporteurs hétéroclites qui vont des provinciaux conservateurs des
Etats du centre des USA aux gays branchés de San Francisco.
Ron Paul, un exemple pour les libéraux du monde entier. Retenez bien ce nom : Ron Paul. Qu'il perde ou qu'il gagne, sa révolution est en train d'influencer
significativement le mouvement libéral aux USA et donne un exemple
réussi aux libéraux du monde entier. Après plusieurs décennies de
disparition quasi-totale, le libéralisme classique entre à nouveau par
la grande porte dans l'arène politique. En Europe aussi, le libéralisme
revient à ses sources classiques dans les milieux intellectuels et
militants du libéralisme. Le phénomène Ron Paul n'est pas un accident,
mais le symptôme d'un mouvement de fond en Occident qui fera aussi sentir ses effets en Europe et en France dans les prochaines années.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------
"L'Exercice de l'Etat" et "Les Marches du pouvoir" : la politique, cet obscur objet du désir
Critique | | 25.10.11 | 16h07 • Mis à jour le 26.10.11 | 15
Une scène du film français de Pierre Schoeller, "L'Exercice de l'Etat".DIAPHANA DISTRIBUTION
Nous aussi, dans les salles de cinéma, nous avons notre primaire. Elle opposeOlivier Gourmet et Michel Blanc à George Clooney et Ryan Gosling. Cette compétition franco-américaine, organisée par le hasard du calendrier des sorties, somme de choisir son film politique à la porte du multiplexe.
D'un côté, L'Exercice de l'Etat, oeuvre complexe qui parle d'une vie quotidienne plus mystérieuse que celle des créatures qui peuplent les fosses marines : celle des hommes au pouvoir en France. De l'autre, Les Marches du pouvoir, qui revient avec un brio un peu superficiel sur un rituel aussi connu que le repas des lions : le processus de nomination d'un candidat à la présidence des Etats-Unis. On encouragera le spectateur-électeur à ne pas se laisser aveugler par l'éclat des étoiles, mais à se décider sur le fond. A donner donc la priorité à L'Exercice de l'Etat, film intelligent, neuf, provocant.
A quoi rêvent les hommes de pouvoir ? A leur bureau, peuplé d'huissiers encagoulés, d'une femme nue et d'un crocodile, nous dit la première séquence du film. C'est le premier coup de maître de ce film magistral que d'établir d'un seul coup la dimension fantasmatique et érotique du pouvoir. Pierre Schoeller n'y reviendra pas, mais ce trouble sensuel vibre tout au long du film. Le désir bouillonne dans les antichambres du pouvoir comme dans les chambres àcoucher.
Ce prologue déconcertant précède une scène de la vie quotidienne dans un ministère français : la permanence du cabinet signale une urgence - une catastrophe routière -, l'information remonte jusqu'à Bertrand Saint-Jean (Olivier Gourmet). La mécanique se met alors en route pour amener le titulaire du portefeuille des transports jusqu'au lieu de l'accident. A ceci près que la mécanique a pour pièces détachées des êtres humains, à qui l'on ne peut pas accorder la même confiance qu'à des circuits imprimés.
Parce que Pierre Schoeller s'amuse avec brio à démonter ces mécanismes,L'Exercice de l'Etat repose en partie sur cette sensation, si plaisante pour le spectateur, d'accéder enfin à une réalité qui lui échappe. On entend les négociations entre ministre et préfet, on découvre que la logistique d'un de ces déplacements qui occupent nos journaux est aussi une petite comédie, où chaque réplique, chaque mise en scène se négocie âprement.
Dès cette séquence tragique, Pierre Schoeller tient à faire sa place à l'autre vie, celle que mène la partie du genre humain qui ne vit pas au sommet de l'appareil. Sur les lieux d'un terrible accident d'autocar scolaire, on voit des pompiers en action, des enfants traumatisés, des parents fous de douleur. Ces deux plans de la réalité coexistent au sein d'un même plan de cinéma. Et comme il s'agit de mettreen scène l'existence d'un homme de pouvoir, la vie des gens apparaît toujours légèrement déformée comme à travers une vitre embuée.
Ce qui ne veut pas dire que les politiciens sont des gens à part. Tout en eux est ordinaire, à ceci près que la pulsion qui les meut les dirige vers le pouvoir. Le scénario de Pierre Schoeller est d'une précision remarquable sur ce sujet : une belle discussion oppose Gilles, le directeur de cabinet du ministre (Michel Blanc), à Woessner, un collègue prêt à passer au privé. Mais Gilles, comme son ministre, veut rester là, "au pouvoir", même si sa réalité s'étiole face au vrai pouvoir de l'entreprise.
Le film est construit sur l'opposition entre ces deux personnages, ces deux acteurs. D'un côté l'appétit sensuel, dionysiaque, de Saint-Jean, de l'autre, la jouissance intellectuelle de Gilles. L'un s'épanouit dans la lumière artificielle des médias, l'autre prospère dans l'ombre dorée des cabinets ministériels. Ils sont réunis par l'attraction qu'exerce sur eux l'objet de leur désir, l'Etat. C'est ainsi qu'il faut comprendre le titre du film : les personnages sont régis par une force aussi implacable, mais infiniment plus capricieuse que la gravité. Ce qui conduit aussi bien à la comédie qu'à la tragédie, que Schoeller met en scène dans un même mouvement, recourant à des moyens (cascade spectaculaire, discussion politique de haut vol) que l'on trouve rarement dans ce qu'il est convenu d'appeler le cinéma d'auteur français.
Ryan Gosling dans le film américain de George Clooney, "Les Marches du pouvoir" ("The Ides of March").METROPOLITAN FILMEXPORT
Les armes des Marches du pouvoir sont plus conventionnelles. Le récit est situé à la veille de la primaire démocrate dans l'Ohio. Le candidat Mike Morris (Clooney) est un homme de principes (laïc, pacifiste) comme en rêvent les intellectuels libéraux américains. Son équipe compte dans ses rangs un jeune prodige capable de manipuler les médias et de galvaniser les volontaires de la campagne. Stephen Meyers (Ryan Gosling) commet pourtant une erreur qui le met dans la position de Brutus à la veille des "Ides de Mars" (le titre original du film) : il lui faut choisir entre le suicide et le meurtre (tous deux au sens figuré).
Les Marches du pouvoir baignent dans une esthétique faite d'élégance et d'efficacité. Mais il n'y a rien là qui jette un éclairage nouveau sur les luttes depouvoir. Au contraire, la révolution des médias, la diffusion virale des informations sont ignorées, le jeu de l'argent passe à l'as au profit des bagarres d'arrière-salle entre poids lourds des campagnes électorales.
Les protagonistes de ces combats à mort ont heureusement pour interprètes Paul Giamatti, Philip Seymour Hoffman ou Jeffrey Wright. Leur talent suffit à faire desMarches du pouvoir un spectacle plein de suspense, une espèce de super-épisode d'"A la Maison Blanche". Mais une fois les lumières revenues, on n'est même pas impatient de connaître la suite.
LES BANDES-ANNONCES
L'Exercice de l'Etat
Les Marches du pouvoir
Un extrait du film de George Clooney avec Ryan Gosling
L'Exercice de l'Etat. Film français de Pierre Schoeller avec Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman. (1 h 52.)
Les Marches du pouvoir. Film américain de et avec George Clooney avec Ryan Gosling, Philip Seymour Hoffman, Paul Giamatti, Evan Rachel Woods. (1 h 41.)
----------------------------------------------------------------------------------
Shawinigan, une ville dangereuse?
David Bizier a plaidé coupable il y a
quelques semaines à cinq agressions sexuelles survenues sur le
territoire de Shawinigan en 2010 et 2011.

-
Publié le
16 Décembre 2011
-
Bernard Lepage
Voilà un palmarès dont Shawinigan se passerait bien.
Selon le magazine Macleans qui vient de rendre publique une
enquête sur les villes les plus dangereuses au pays en se basant sur les
statistiques de 2010, Shawinigan figure au 33e rang au Canada et 3e au
Québec.
Dans la Belle province, seule Montréal (22e) et St-Jérome (23e) sont
désignées comme plus à risque que Shawinigan. Toute proportion gardée,
Shawinigan affiche un pourcentage de 5,5% de plus que la moyenne
nationale au chapitre des crimes dangereux survenus sur son territoire.
Là où Shawinigan se «distingue» le plus, c’est dans les crimes
impliquant des agressions sexuelles. La ville figure au 5e rang au pays
et est 1e au Québec à ce chapitre. Seules St-John au Nouveau-Brunswick,
Belleville en Ontario, Fredericton au Nouveau-Brunswick, Prince George
en Colombie Britannique font pire qu’ici. En terme de pourcentage dans
la colonne des agressions sexuelles, Shawinigan affiche une moyenne
supérieure de 65% qu’ailleurs au Canada.
Compte tenu que cette étude est basée sur les chiffres de 2010, il
est raisonnable de croire que les crimes commis par David Bizier, cinq
agressions sexuelles dont trois l’année dernière, ont pesé dans la
balance dans ce palmarès peu reluisant.
--------------------------------------------------
Troublantes inégalités sociales
Collectif d'auteurs
9 décembre 2011
Qui aurait envie de se contenter d'un salaire de misère de 10 000 $ par
année? C'est pourtant le lot d'un grand nombre de travailleurs à statut
précaire. Le problème, c'est que leur situation se détériore au lieu de
s'améliorer. Il y a 20 ans, la moyenne des salaires de la tranche
supérieure (les 10 % qui reçoivent les salaires les plus élevés) était
huit fois plus grande que la moyenne des 10 % du bas de l'échelle.
Aujourd'hui, cette différence, loin de s'atténuer, est 10 fois plus
grande.
Le rapport tout juste dévoilé par l'OCDE sur ce sujet est alarmant.
Réputé comme étant l'un des meilleurs pays du monde il y a quelques
années à peine, le Canada voit désormais sa situation économique et
sociale se dégrader sans cesse — et nous ne parlons pas de l'immense
pauvreté qui subsiste dans de nombreuses communautés autochtones, comme
c'est le cas à Attawapiskat. Un scandale!
Des esprits mesquins se consoleront en pensant que ces écarts sont bien
pires aux États-Unis à 15 contre 1, mais avouez que de pareilles
inégalités sociales sont loin d'être enviables avec ces millions de
sans-emploi à la recherche d'un toit. Il y a pourtant moyen de faire
autrement: dans des pays comme la Suède, l'Allemagne et le Danemark, ce
ratio n'est que de 6 contre 1. Une différence de 6 contre 1,
comparativement à 10 contre 1 au Canada!
L'OCDE ne nous avait guère habitués à ces élans de compassion. Il y a
quelques années à peine, elle incitait les pays industrialisés à la
déréglementation et à l'assouplissement de leurs conditions de travail.
Aujourd'hui, elle fait amende honorable en critiquant la progression du
temps partiel chez les travailleurs et en déplorant l'insuffisance des
prestations sociales pour redistribuer la richesse. Pire, elle croit
qu'il faudrait surtaxer les plus riches parmi les riches, ceux qui
gagnent des salaires exorbitants! C'est le monde à l'envers.
«Ce n'est même pas une question morale. C'est une question économique»,
affirme Angel Gurría, secrétaire général de l'OCDE. Car voilà que de
telles inégalités désespèrent les jeunes, nourrissent le cynisme envers
la société et nuisent à la croissance de l'économie. C'est le monde à
l'envers, disions-nous!
Il est prouvé que le dollar des plus pauvres se dépense localement,
faisant tourner l'économie du voisinage, alors que le dollar des plus
riches s'abrite derrière les évasions et les paradis fiscaux, avec bien
peu de retombées locales. À se demander qui sont les véritables assistés
sociaux!
Le hasard a voulu que ce rapport de l'OCDE soit rendu public au
lendemain de la guignolée des médias. Une journée de l'année où tous
mettent la main à la pâte pour permettre aux plus mal pris de mettre un
peu de beurre sur leur pain. Bien des groupes d'employés se cotisent
aussi pour offrir des paniers de Noël qui seront redistribués par des
organismes d'entraide. Bravo! Ce sont là de beaux gestes à imiter.
Toutes ces initiatives de partage sont nécessaires, essentielles même,
tellement la détresse est grande. Mais elles ne nous dispensent pas de
l'obligation de construire une société plus juste. Le problème, c'est
que la pauvreté n'intéresse personne, les médias les premiers. Les
inégalités sociales donnent rarement lieu à de grandes enquêtes, à des
remises en question.
Pendant qu'une nation tout entière s'insurge — avec raison — contre
l'intimidation à l'école, que fait-on pour combattre les préjugés envers
les pauvres et les assistés sociaux qu'on ne cesse d'intimider sur la
place publique? Quelles mesures nos gouvernants sont-ils prêts à adopter
pour que notre société soit un peu plus égalitaire, pas seulement à
l'approche de Noël, mais durant toute l'année?
Ont signé ce texte: Guy Bédard, Grégoire Bissonnette, Michel Cantin,
Robert Fleury, Michel Laberge, Gabrielle Lachance, Marguerite
LaRochelle, Lisette Lemelin, Laurette Lepage, Denise Pageau, Annine
Parent, Jacques Racine.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-------------------------------------------------------------------------
Le germe de la peur
Daniel Naud - Le 5 décembre 2011
7 décembre 2011
Bien que je sois souverainiste, il n'est pas faux d'avancer que le
Canada est une nation où règnent la tranquillité, la sécurité et la
liberté. Je peux toutefois affirmer avec la plus vive sincérité que
dernièrement, j'ai éprouvé une émotion jamais ressentie en 40 ans
d'existence: la peur de perdre ma liberté d'expression. Cette
expérience, pour le moins préoccupante, s'est produite lorsque, en
regardant le journal télévisé, ont m'a présenté le minidéfilé militaire
du premier ministre Harper, soulignant le retour de Libye de la
«Canadian Royal Navy». Précisons que je n'ai rien contre le fait de
souligner le périlleux travail de ces hommes et femmes risquant leur vie
au service d'une nation, ni contre la commémoration des morts et
blessés tombés au combat. Ce qui a fait naître une pensée noire en moi,
se métamorphosant en peur, est le concept de «défilé». Les images se
sont succédé à grande vitesse dans mon esprit en observant le sourire
radieux et satisfait de notre «Prime Minister» devant ce déploiement de
force. J'y ai vu l'embryon d'une nouvelle culture militaire, comme il
s'en trouvait en Europe, il y a quelques décennies.
Renversé, comme tous, par l'intransigeance du gouvernement
conservateur ainsi que par son absence totale d'écoute envers les
provinces et la population, je me suis dit, en le voyant admirer ses
beaux avions en vol: «Ce gars-là pourrait un jour m'emprisonner à cause
de mes idées.» Le principe n'est pas de savoir si j'ai raison, je n'en
sais rien. Ni si je suis parano, je ne crois pas. La question est que
Stephen Harper est le premier politicien, en 40 ans de quiétude, à avoir
généré en moi le germe de la peur quant à ma liberté, à l'exercice de
mes droits fondamentaux.
Daniel Naud - Le 5 décembre 2011
--------------------------------------------------------------------------------------------
Le beurre et l'argent du beurre
Daniel Roy - Directeur québécois du Syndicat des Métallos (FTQ)
2 décembre 2011
Le Plan Nord est au cœur de tous les débats cet automne. Est-ce que le
Québec reçoit suffisamment pour l'exploitation de ses ressources non
renouvelables? Est-on en train de donner le Nord sur un plateau d'argent
aux compagnies avec en prime de l'électricité à bas prix et des routes
aux frais de la princesse? Dans cette controverse, il ne faudrait
surtout pas perdre de vue l'enjeu de la transformation des ressources
naturelles au Québec.
Le plan gouvernemental est muet à ce sujet: Québec ne formule pas
d'exigences précises aux multinationales qui exploitent notre sol afin
qu'elles transforment les ressources ici.
ArcelorMittal offre ces temps-ci un exemple désolant. Alors que la
minière accroît sa production de minerai de fer sur la Côte-Nord de 14 à
24 millions de tonnes par année, elle met sur la glace les projets de
modernisation de son aciérie de Contrecoeur en Montérégie. Le laminoir à
poutrelles d'acier promis en 2008 a été stoppé dans la foulée de la
crise. Le projet de modernisation du fil machine pour laminer des
billettes, annoncé cet été, a lui aussi été mis en veilleuse cet
automne.
Contrairement à son habitude, l'aciérie fermera pendant la période des
Fêtes, mettant en congé forcé 400 travailleurs. La production reprendra
en janvier à un rythme réduit, alors que seulement deux équipes
travailleront à la coulée à brame plutôt que trois (et même quatre à
certaines périodes). On ne parle pas de mises à pied définitives pour le
moment, le personnel étant affecté à des activités de formation ou
d'entretien.
Mais nous ne sommes pas dupes. Une multinationale qui ne modernise pas
une usine ne lui réserve de toute évidence pas de grands projets
d'avenir.
Pourtant, l'aciérie de Contrecoeur, l'ancienne Sidbec-Dosco qui
appartenait au gouvernement du Québec jusqu'en 1994, a déjà employé
jusqu'à 1600 personnes dans les années 1980. Elle en comptait encore
1200 lorsque Lakshmi Mittal l'a rachetée pour une bouchée de pain du
gouvernement en 1994. ArcelorMittal a engrangé des milliards de dollars
de profits avec cette usine, qui lui a servi de porte d'entrée sur le
marché nord-américain.
Mais aujourd'hui, Mittal pense se sauver avec le beurre et l'argent du
beurre. Si cette multinationale veut continuer d'exploiter nos gisements
de fer d'une grande qualité sur la Côte-Nord, sa première source
d'approvisionnement sur la planète, elle doit en transformer une partie
significative au Québec.
Nous ne nous faisons pas d'illusion sur le raisonnement de la grande
multinationale, qui a de toute évidence choisi de concentrer ses
nouveaux investissements en sidérurgie ailleurs qu'au Québec. C'est là
que le gouvernement doit entrer en scène et exiger que des produits à
valeur ajoutée soient fabriqués ici.
Cette logique vaut autant pour le fer, l'or, le diamant, le nickel, le
zinc ou encore le cuivre. Le Québec ne peut baser son développement sur
l'exploitation de ressources minérales aussitôt chargées sur des bateaux
pour être transformées ailleurs sur la planète. Ayons un peu de fierté!
Les multinationales doivent nous respecter en créant de bons emplois
dans l'industrie de la deuxième et de la troisième transformation. On ne
veut pas d'un développement de colonisés!
Daniel Roy - Directeur québécois du Syndicat des Métallos (FTQ)
-----------------------------------------------------------
Shawinigan, le 2 décembre 2011
Monsieur Jacques Drouin
Directeur Général des Elections du Québec
et Président de la Commission de la représentation
électorale
Monsieur,
Nous sommes à élaborer une stratégie pour une campagne de financement pour le comté de Saint-Maurice et nous constatons qu' ici une majorité de gens ne payent pas d' impôt.
Donc, une lacune existe dans la loi puisque ces gens n' ont aucun avantage à financer un parti politique. De plus, on encourage encore une certaine forme de possibilités de conflits d' intérêts à celui qui donne $1,000 car il n' a droit qu' à un crédit de $310.00. Ceux qui veulent des avantages vont donner $1,000.
Est-ce qu' une personne qui ne paye pas d' impôt mais qui contribue pour $20.00 a droit a un retour d' impôt de $17.00 ?
Est-ce que la loi électorale brime une partie de la population parce qu' une personne qui ne paye pas d' impôt ne peut s' impliquer financièrement et démocratiquement ?
J' aimerais bien obtenir des éclaircissements.
Carmen Melançon
Shawinigan, Québec
------------------------------------
J'ai honte
Denis Michaud - Le 30 novembre 2011 1 décembre 2011
Lettre à Monsieur Christian Paradis,
Comme vous êtes la figure la plus connue du gouvernement
conservateur au Québec, je me permets de vous écrire ces quelques
lignes.
J'ai honte d'être Canadien, j'ai honte d'avoir comme gouvernement le vôtre, qui n'a pas pris une seule décision
qui me fasse dire «oui, je suis Canadien et fier d'appartenir à ce pays, exemple pour le monde».
Je suis triste de voir que notre chemin national emprunte les chemins du passé et du repli sur soi plutôt que ceux
de l'avenir et de l'ouverture au
monde: l'environnement, le retour de l'effigie de la reine, le
militarisme, C-10, l'unilinguisme des ministres, des juges, etc.
J'ai peur de vos façons de faire qui font fi de la transparence (le silence de Tony Clement et les dépenses occultes
du G20), de la démocratie
(prorogation du Parlement, les huissiers et M. Soudas au Parlement,
etc.) des choix des Canadiens (attaques contre Radio-Canada aux côtés
d'une compagnie privée, abandon de notre position séculaire d'exemple de
paix dans le monde, alignement aveugle aux côtés d'Israël). Etc.
Je crains votre hypocrisie (manoeuvres électoralistes, abandon du protocole de Kyoto le 23 décembre),
votre bigoterie (trop d'exemples à citer), votre mandat de quatre ans...
Je vous crains comme on craint la froideur, la malveillance, l'hypocrisie, la mauvaise foi et la bêtise.
J'ai honte d'être Canadien.
Denis Michaud - Le 30 novembre 2011
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Recettes pour mettre le français à sa place
Normand Breault - Le 23 novembre 2011 26 novembre 2011
Tu continues à répondre en anglais quand on te salue en anglais, dans la rue, au restaurant ou dans les commerces, t'imaginant faire ainsi preuve d'une belle ouverture à l'autre.
Tu continues à pratiquer ton anglais en conversant avec tes amis anglophones ou allophones, oubliant que tu pourrais leur donner l'occasion de pratiquer leur français.
Tu continues à baragouiner ton français, parlé et écrit, tout en t'empressant de signaler twofivefoursix...
Tu continues à passer aussitôt à l'anglais dès les premiers mots prononcés avec un accent qui n'est pas tout à fait de souche.
Tu continues à utiliser de nombreux mots anglais, comme en France, négligeant le fait que, là-bas, le vocabulaire est ample et les structures de phrases, bonnes; on n'y a pas vécu deux siècles et demi de colonisation anglo-saxonne.
Tu laisses le bilinguisme s'installer partout, dans les réunions formelles ou informelles, sans tenir compte que, sans crier gare, l'une d'elles va prendre toute la place. Laquelle, d'après toi?
Tu ne réagis pas contre les enseignes en anglais seulement dans les rues que tu parcours, te contentant du bilinguisme à l'instar de l'OQLF dans sa campagne sur l'affichage.
Tu acceptes que les «vraies affaires» doivent passer avant la langue, comme le proclament les «vrais» politiciens.
Tu ne prends pas parti sur la question de la langue, assuré que tu ne peux rien y faire, pas plus, d'ailleurs, que les personnes de ton entourage immédiat.
Tu te fous de tout ce qui précède.
Bientôt, tu n'auras plus besoin de recettes, car, en choeur, tes enfants et tes petits-enfants te chanteront: «Mommy, Daddy, I love You dearly».
Normand Breault - Le 23 novembre 2011
------------------------------------------------
Lettres - Et nous ?
Charlotte Goyer, 15 ans - Joliette, le 21 novembre 2011
24 novembre 2011
C'est le titre accrocheur de l'édition du Devoir de ce week-end («Que
lisent les jeunes au secondaire?») qui a incité mon père à l'acheter.
Son intention? Nous intéresser, mon frère de 14 ans et moi, à ce dossier
qui parlait d'un enjeu important pour nous, les adolescents: la
lecture.
D'un paragraphe à l'autre, je lisais les commentaires de
professeurs. À la fin, j'ai constaté qu'aucun jeune n'avait eu la
parole! Alors, permettez-moi d'utiliser mon clavier pour vous donner mon
point de vue, certainement représentatif de beaucoup de jeunes de mon
âge.
Nous lisons, avec plaisir et passion, des textes et des livres qui «nous
parlent». Le succès des livres jeunesse et de leurs auteurs (Bryan
Perro, India Desjardins, J. K. Rowling, Stephanie Mayer) est là pour le
prouver. [...]
Si les jeunes ne se font pas proposer des livres qu'ils ont envie de
lire, ils risquent de se désintéresser de tous types de lecture!
Pourquoi ne pas leur offrir des classiques qui ont inspiré les auteurs
des aventures d'un Harry Potter ou autres héros aimés tels qu'Amos
Daragon ou Bella et Edward? Nous voulons des oeuvres variées, mais
surtout le choix à l'intérieur d'une liste que nos profs pourraient nous
soumettre. Les jeunes d'aujourd'hui ne sont plus les mêmes qu'autrefois
parce qu'ils ont maintenant un choix presque infini: auteurs d'ailleurs
ou d'ici, thèmes internationaux ou locaux, genres vraisemblables ou
fantastiques...
Je ne crois pas qu'il soit obligatoire qu'un élève du secondaire lise
des classiques français tels que les oeuvres intégrales de Victor Hugo
ou d'Émile Zola pour «apprécier des oeuvres littéraires». Amélie Nothomb
le permet très bien! Cela n'empêche pas d'être informés sur les grands
auteurs de chaque époque de différents genres et provenances par des
extraits pertinents dans un contexte expliqué.
Et sachez que nous aimons être consultés tant pour nos choix de lectures que pour nos opinions.
Charlotte Goyer, 15 ans - Joliette, le 21 novembre 2011
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Programme fédéral d'aide aux PME: des millions détournés
Publié le 17 novembre 2011 à 00h00 | Mis à jour à 06h17
Photo Hugo-Sébastien Aubert, La Presse
Le fisc
est aux trousses d'entrepreneurs et de restaurateurs pour des millions
en taxes de vente impayées, dans le cadre d'un présumé stratagème visant
à obtenir des garanties de prêts d'Ottawa.
La Presse
Le programme fédéral de prêts aux PME fait l'objet de détournement de fonds depuis plusieurs années, selon une enquête de La Presse.
Plusieurs
sources nous indiquent que des réseaux de restaurants franchisés
bafouent les règles du programme à leur profit. L'affaire implique des
millions de dollars et des dizaines de restaurants.
Certains informateurs nous fournissent des copies de fausses factures et
de chèques prouvant que des fonds ont été détournés ou nous donnent le
nom de professionnels et d'institutions financières impliquées.
«Graisser les banquiers, les avocats et les comptables sur un dossier de
prêts aux petites entreprises est monnaie courante. It is a standard operating practice», nous dit un avocat de l'ouest de l'île.
Le programme fédéral de prêts aux PME est géré par Industrie Canada. Il
est conçu pour les restaurateurs et les commerçants, entre autres.
Quelque 7500 entreprises en bénéficient au Canada chaque année, dont le
tiers au Québec.
De faux documents
En vertu du programme, les fonds empruntés par un restaurant à une
banque sont garantis par le gouvernement fédéral, qui assume 85% des
pertes en cas de faillite. Les fonds sont avancés par la banque à la
condition qu'ils servent à rénover un restaurant ou à acheter des
équipements. Ils sont versés au restaurateur ou à l'entrepreneur en
construction qui rénove les lieux moyennant des pièces justificatives,
comme des factures.
Or, deux entrepreneurs en construction nous disent avoir fabriqué de
faux documents à plusieurs reprises pour obtenir indûment les fonds.
Dans chaque cas, l'argent a été versé dans leur compte puis détourné
illico au profit d'un tiers. Ce tiers est chaque fois le gestionnaire du
réseau du restaurant, le franchiseur. Trois autres informateurs nous
disent que cette pratique est monnaie courante depuis plusieurs années.
«Je recevais un chèque de 200 000 $ de la banque à 12h01. À 12h05, je
refaisais un chèque du même montant au nom personnel du propriétaire du
réseau. J'ai gardé toutes les preuves. J'ai appris par la suite que
j'avais finalement servi de prête-nom», explique l'un des entrepreneurs
à La Presse.
L'homme nous parle sous le couvert de l'anonymat par crainte de
représailles. Il a répété l'expérience pour plusieurs restaurants au
cours des années 2000. En échange, il a obtenu quelques contrats de
rénovation.
Des factures dopées
La plupart du temps, les rénovations ont finalement lieu, mais les
factures justificatives remises aux banquiers sont dopées, nous
indiquent quatre informateurs. Ainsi, le franchiseur qui reçoit les
fonds obtient plus que le coût réel du projet et en tire un bon profit.
Par exemple, un projet de 250 000 $ peut faire l'objet d'une demande
indue à la banque de 325 000$, ce qui laisse un bénéfice de 75 000 $ au
franchiseur.
«Le coût présenté à la banque est plus élevé que la réalité. Par
exemple, on fait faire de fausses factures pour les fenêtres, disons de
60 000 $ au lieu de 40 000 $», nous dit un avocat.
Souvent, des comptables ou des avocats obtiennent des commissions sur
les fonds obtenus de la banque, par exemple 10 000 $ par restaurant, ce
qui n'est pas permis par le programme de prêts aux PME d'Industrie
Canada. «Un avocat connu a touché des commissions sur plusieurs prêts
détournés du programme fédéral», nous dit une source bien renseignée.
Un restaurateur de La Belle Province, en colère, dit bien connaître le
stratagème. Comme deux autres sources, il soutient que le phénomène
s'étend à de nombreux casse-croûte franchisés administrés par des
franchiseurs de la communauté grecque.
Selon lui, le prêt de la banque est généralement déposé dans le compte
du franchiseur, mais son remboursement est inscrit dans les états
financiers du petit restaurateur. Comme le montant du prêt a été dopé,
le petit restaurateur est étranglé par des paiements trop élevés,
rendant la rentabilité du resto très difficile. «Ils font ce genre de
stratagème depuis plusieurs années», dit le restaurateur, qui connaît
personnellement d'autres petits exploitants qui, comme lui, écopent de
la situation.
Certains survivent quelques années, mais plusieurs déclarent faillite.
Bien souvent, leurs pertes bancaires sont alors épongées par Industrie
Canada à 85%. Autrement dit, ce sont les contribuables qui paient la
facture.
Le fisc s'en mêle
Habituellement, les immeubles qui abritent les restaurants sont la
propriété du franchiseur. Lorsqu'un resto déclare faillite, le local de
l'immeuble est réutilisé pour lancer un autre restaurant. Les
équipements du casse-croûte peuvent même être rachetés à faible prix par
le franchiseur ou par un tiers des mains du syndic de faillite, selon
nos informations.
Le stratagème pourrait en être à ses derniers milles, cependant. Des
restaurateurs et entrepreneurs commencent à dénoncer la situation. La
raison: le fisc s'est mis le nez dans l'affaire et exige d'eux une
fortune en taxes de vente.
En effet, les fausses factures remises aux banquiers en échange des
fonds auraient dû faire l'objet d'une perception de TPS et de TVQ de la
part de l'entrepreneur en construction. Dans les faits, aucune taxe de
vente n'a été perçue, nous disent deux entrepreneurs, puisque l'argent a
été remis entièrement au tiers franchiseur. Ce faisant, le fisc réclame
à ces entrepreneurs en construction des centaines de milliers de
dollars qu'ils n'ont pas, ce qui les accule à la faillite.
«Je faisais ça pour aider. Aujourd'hui, le franchiseur est millionnaire
et moi, je suis sans le sou. Si j'avais su, jamais je ne serais entré
là-dedans», nous dit un entrepreneur.
Nous avons exposé le problème à Industrie Canada, responsable du
programme fédéral de prêts aux petites entreprises, mais nous n'avons
obtenu aucun commentaire.
------------------------------------------------------------------
Shawinigan, le 16 novembre 2011
On joue avec les chiffres dans le budget municipal.
Annoncer
un surplus de près de $ 4 millions et énoncé qu’on ne peut pas réduire
la dette relève d’une mauvaise administration des fonds publics.
En
justifiant les travaux d’infrastructures payés au 2/3 par le
gouvernement fédéral et le gouvernement provincial (payer par les
contribuables) la ville ne fait qu’augmenter notre dette.
En
augmentant notre dette, il est clair que les citoyens devront payer en
augmentant l’impôt foncier tout en surévaluant nos propriétés d’une
façon exagérée pour faire payer les citoyens.
Un
conseil municipal d’une ville en déclin devrait gérée la décroissance
plutôt que d’investir dans des mirages : exemple les différents jeux
financés par les citoyens et qui sont toujours déficitaires. Les
jeux ne s’auto financent pas et ils sont payés par les contribuables
comme on le voit avec le scandale des salaires accordés aux dirigeants
des Jeux du Québec 2012 qui seront sûrement déficitaires et que la ville
assumera. C’est sans compter les millions $ que la municipalité a fourni pour toutes sortes d’activités. En définitive, on paye le Centre Bionest, on paye pour la piste d’atlétisme etc. etc…
En
fusionnant les villes autour de Shawinigan, on a leurré les citoyens
car Shawinigan va se retrouver exactement dans la même situation
qu’avant les fusions avec une dette incontrôlable car elle dépense trop.
Plutôt
que de diminuer les budgets pour atteindre le déficit zéro, on continue
de gonfler la dette et on nous fait croire qu’on fait un surplus de
près de $ 4 millions.
Carmen Melançon
10863 Beaurivage
Shawinigan, Québec
G9N 6T6
---------------------------------------------------------------------
Publié le 15 novembre 2011 à 07h26
Claude Villemure éberlué par les salaires aux dirigeants des Jeux du Québec
Claude Villemeure
Photo: Stéphane Lessard
 |
Guy Veillette
Le Nouvelliste |
(Shawinigan) En 2007, la philosophie
de l'organisation derrière la candidature de Shawinigan pour
l'obtention des finales provinciales des Jeux du Québec était davantage
axée sur l'implication pour la jeunesse que l'enrichissement personnel,
dénonce Claude Villemure.
Cet
ex-responsable du financement et du budget pour la candidature de l'été
2010 est abasourdi par l'ampleur des salaires consentis aux principaux
dirigeants.
Dans son édition de samedi, Le Nouvelliste dévoilait que le directeur
général, Yves Renaud, touche 80 000 $ par année. Claude Leclerc,
directeur général adjoint à la programmation et Guy Lemieux, directeur
au développement des affaires, suivent pas très loin derrière avec des
traitements de 78 000 $ et 67 340 $ respectivement. Il s'agit de trois
ex-cadres de la fonction publique, qui bénéficient évidemment de
généreux fonds de retraite.
M. Villemure mentionne qu'en 2007, la masse salariale du comité
organisateur s'élevait à 780 000 $, comparativement à près de 1,7
million $ en 2012. En prenant en considération la contribution des
partenaires qui assument les salaires d'employés prêtés aux Jeux, cette
masse salariale bondit à 2,5 millions $ sur des dépenses totales de 5,4
millions $.
«Jamais nous n'aurions approuvé ça», commente M. Villemure. «Quand nous
parlions du directeur général à ce moment, si ce n'était pas un prêt
d'employé, on prévoyait un salaire de 60 000 $. On est loin de ça!»
M. Villemure souligne que dans le budget d'une organisation semblable,
il existe un monde entre un employé prêté par un partenaire et un autre
entièrement rémunéré à même l'argent durement recueilli.
«Un salaire de 80 000 $ prêté aux Jeux coûte moins cher qu'un employé
payé 50 000 $», illustre-t-il. «Si les comptes ne balancent pas à la
fin, on pourra repenser à cette colonne dans le budget.»
Contradictions
M. Villemure n'achète pas l'argument de la présidente du comité exécutif
des Jeux, Pierrette Jacob, selon lequel il s'agissait du prix à payer
pour obtenir des dirigeants d'expérience de qualité.
«En 2007, nous avions de bons leaders qui n'ont rien demandé et qui ont travaillé très fort», souligne-t-il.
«J'en connais qu'on aurait pu approcher pour deux fois moins cher et qui seraient venus avec plaisir.»
M. Villemure ne comprend pas que Mme Jacob prétende que les dirigeants
ne soient pas attirés par l'appât du gain alors que M. Renaud avoue
candidement qu'il n'aurait pas accepté les mêmes fonctions pour un
salaire de 50 000 $.
Il est particulièrement déçu de voir que son ex-partenaire pour le
Ralliement municipal, Claude Leclerc, se soit négocié un traitement
annuel de 78 000 $. La goutte qui fait déborder le vase, c'est de
constater que la CS de l'Énergie défraie 60 % de ce montant, alors qu'il
est retraité depuis le printemps 2010.
«Que faut-il comprendre de ça?», questionne M. Villemure. «Je ne peux
pas croire que Claude se soit créé ce poste-là! C'est nébuleux et comme
citoyen, je me pose des questions.»
Au bout du compte, si le comité organisateur avait des postes avec des
conditions salariales aussi attrayantes, M. Villemure estime qu'il
aurait dû procéder par un appel de candidatures.
«Ce n'était pas démocratique», dénonce-t-il. «Pourquoi, au comité de
finance, on a choisi deux fois quelqu'un qui provenait du conseil
d'administration présidé par Mme Jacob (celui du Centre de santé et de
services sociaux de l'Énergie)? Elle n'en connaissait pas d'autre? Si le
poste avait été affiché, elle aurait peut-être eu de belles surprises.»
Claude Villemure ne souhaite surtout pas que sa sortie soit interprétée
comme une crise de jalousie de quelqu'un qui était impliqué de très près
à l'organisation du rendez-vous manqué de l'été 2010 et dont les
services n'ont pas été requis pour les 47e finales provinciales.
«Pas du tout», assure-t-il. «Mais quand j'ai l'impression qu'on joue
avec l'argent des contribuables, je suis du style à réagir.»
Le maire se range
Michel
Angers assure qu'il est à l'aise avec la masse salariale adoptée par le
conseil d'administration des Jeux du Québec, de même qu'avec le
traitement réservé aux principaux dirigeants.
Le maire de Shawinigan en connaît un bout sur la question, lui qui avait
été emporté par une tempête quelques semaines après son élection, lors
du fameux débat sur la hausse du salaire des élus par souci d'équité par
rapport à d'autres villes comparables.
Dans le cas du comité organisateur des Jeux du Québec, il se fie au
travail de vérification qui a été effectué. Il ne fronce donc pas les
sourcils en sachant qu'à 80 000 $, le salaire de base d'Yves Renaud est
équivalent au sien actuellement.
«On y est allé pour la valeur du poste», comprend-il. «Personnellement,
je n'avais aucune idée du montant que ça pouvait représenter. On me
disait que c'était dans la moyenne et nous n'avions pas de directeur des
loisirs à prêter.»
«Je suis à l'aise avec cette politique, parce que ça s'est fait selon le
marché», ajoute-t-il. «Il va rester à livrer la marchandise et je crois
que c'est bien parti.»
En septembre, le maire, qui siège sur le conseil d'administration des
Jeux, s'est présenté à une réunion pour faire le point sur la question
du financement. À ce moment, il circulait des rumeurs selon lesquelles
l'organisation accusait un sérieux retard sur ses objectifs.
M. Angers avait alors voulu s'assurer qu'on ne dépenserait pas l'argent
qu'on n'a pas, une façon de dire que le budget devait être respecté à la
lettre. Quelques heures plus tard, Louis Vanasse quittait
l'organisation pour des raisons personnelles et en octobre, il était
remplacé par Guy Lemieux comme directeur du développement des affaires.
Un déficit d'exploitation aux finales provinciales des Jeux du Québec
serait épongé par la Ville, une éventualité que le maire veut évidemment
éviter.
«J'ai confiance en l'équipe en place», insiste-t-il. «Si, à un moment donné, on s'aperçoit que c'est serré, on fera des choix.»
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Il y a 50 ans, la commission Salvas - Favoritisme et corruption nourrissent la caisse électorale
«C'est probablement une des grandes causes de la disparition du patronage.» -- Jean Lesage
Michel Lévesque - Politologue et historien 31 octobre 2011
Photo : Source Télé-Québec
Maurice Duplessis (1890-1959) était toujours premier ministre et chef de l’Union nationale au moment de
l’éclatement du scandale du gaz naturel, en juin 1958.
Nous publions le second de deux
textes sur la commission Salvas qui, dans les années 1960, s'est
attardée à un système de corruption imbriqué dans les sphères politiques
du Québec.
Bien avant la parution du second rapport de la commission Salvas, en
juillet 1963, portant sur les méthodes d'achat au sein du Service des
achats du gouvernement du Québec et au ministère de la Colonisation, les
audiences publiques de mai 1961 à mai 1962 avaient révélé au grand jour
qu'un système généralisé de favoritisme et de corruption, servant
essentiellement à alimenter la caisse électorale de l'Union nationale et
ses partisans, avait été mis en place sous l'administration unioniste.
Le contenu du rapport
Le rapport révèle que pour chaque contrat d'achat il existait «une
convention accessoire» entre le directeur du Service, Alfred Hardy, le
conseiller législatif, Gérald Martineau, ou encore, le ministre Jos-D.
Bégin et les compagnies traitant avec le gouvernement. Cette convention
engageait les entreprises
à payer des commissions à des
intermédiaires. «Ces intermédiaires étaient, sauf de rares exceptions,
des organisateurs et autres partisans dévoués de l'Union nationale. Ils
étaient étrangers au commerce de la compagnie vendeuse et, pour la
grande majorité, ils étaient même inconnus de cette dernière.» Le
versement de ces commissions impliquait très souvent que «les prix
mentionnés aux contrats [...] étaient supérieurs aux prix de détail».
La preuve recueillie par les commissaires démontre que la facture
pour les contribuables québécois desdites ristournes se chiffre à près
de deux millions
de dollars et qu'en l'absence d'un tel système, le gouvernement aurait pu économiser une telle somme.
Les commissaires qualifient ce système d'«immoral, scandaleux,
humiliant et inquiétant pour le public de cette province», mais,
curieusement, évitent
de le qualifier d'illégal! Ils
ajoutent même que «l'un de ses malheureux effets a été de corrompre le
sens moral d'une partie de la population».
Les recommandations
Dans leur rapport, les commissaires vont émettre cinq
recommandations principales. Premièrement, intenter des poursuites
criminelles contre cinq personnes.
- Le directeur du Service des achats,
Alfred Hardy, ce «mauvais serviteur de la province». «Il a exercé ses
hautes fonctions au bénéfice d'un parti politique. Il lui est arrivé de
les exercer à ses fins personnelles.»
- Le conseiller législatif et
trésorier de l'Union nationale, Gérald Martineau, qui a fait preuve de
«cynisme» en vantant sa participation et les mérites d'un tel système.
- Le député de Dorchester et ministre
de la Colonisation, Joseph-Damase Bégin, «un administrateur infidèle et
indigne des affaires de la province».
Ces deux derniers sont accusés d'avoir favorisé les intérêts politiques
de leur parti et leurs intérêts personnels en ayant fait distribuer ou
en ayant distribué eux-mêmes des commissions formant des sommes
considérables provenant des deniers publics.
- Paul Godbout «a pris une part active
dans l'application des méthodes d'achat de graine de semence par le
ministère de la Colonisation».
- Et Arthur Bouchard, actionnaire dans
la même compagnie que Jos.-D. Bégin, a reçu à titre de commission la
somme de 96 742,34 $ provenant des deniers publics, sous forme
d'augmentation de la valeur de ses actions sur des ventes au ministère
de la Colonisation.
Les commissaires recommandent deuxièmement que des «sanctions
administratives» soient appliquées aux 12 fonctionnaires qui sont
toujours en poste parmi les 23 qui ont été recensés à titre
d'intermédiaires ayant reçu des commissions ou participé à ce système.
Troisièmement, l'adoption d'une loi permettant à l'avenir de pouvoir
récupérer toutes les sommes dépensées et de poursuivre tous les auteurs,
les participants ou les bénéficiaires,
directs ou indirects, d'un tel
système de corruption. Quatrièmement, que la Loi de la Législature soit
modifiée pour éviter les conflits d'intérêts de la part des députés.
Enfin, cinquièmement, l'établissement de meilleurs contrôles de
surveillance des dépenses gouvernementales tant par le vérificateur
général que par les députés.
En conclusion, les commissaires soulignent que «les intérêts du
peuple, qui fournit les argents nécessaires à l'administration de la
province, ne sauraient être subordonnés à ceux d'un groupe d'individus
sans que soient compromises les bases mêmes de nos institutions
politiques».
Les suites du rapport
Le 24 septembre 1963, des accusations criminelles sont portées
contre Jos-D. Bégin, Alfred Hardy, Gérald Martineau, Arthur Bouchard et
Antonio Talbot.
Ce dernier, ex-ministre de la Voirie, est accusé alors que la commission n'a pas recommandé de le poursuivre.
Alfred Hardy et Antonio Talbot sont condamnés à verser une amende.
Jos.-D. Bégin est reconnu non coupable des trois chefs d'accusation qui
pesaient contre lui. L'accusation contre Arthur Bouchard est abandonnée
après l'acquittement de Bégin. Quant à Gérald Martineau, il est reconnu
coupable et condamné à trois mois de prison; malade, ce dernier purgera
sa peine à l'hôpital.
Selon le criminologue Jean-Paul Brodeur, un des rares spécialistes à
s'être intéressés aux procès qui ont suivi cette enquête, l'instance
judiciaire a été poreuse à l'intérêt politique, sachant s'adapter
spontanément, sans con-trainte ou directives, aux dirigeants politiques
en place.
Brodeur constate qu'«il est difficile de ne pas être frappé par le
fait que les poursuites prises contre d'anciens membres de l'Union
nationale aboutissent toujours à des condamnations sous le régime
libéral de M. Lesage alors que les prévenus sont systématiquement
acquittés ou libérés par la cour après que l'Union nationale a repris le
pouvoir lors de l'élection de juin 1966. Il faut insister sur le fait
que ces acquittements et ces abandons de plainte sont autant le fruit
d'une retraite de la Couronne que d'une délibération du magistrat».
Le criminologue remarque aussi «la disparité saisissante de
l'attitude des juges envers les accusés qui comparaissent devant eux» et
le fait que les magistrats ont tous eu une intention arrêtée d'éviter
autant que possible de donner des sentences d'incarcération. Enfin, il
souligne que les hommes politiques ont tenté de réduire les
répercussions du processus judiciaire afin d'éviter de transformer une
bataille en une guerre ouverte partisane. Il s'agissait d'éviter à
l'avenir d'être victime à leur tour de processus semblable.
Le bilan
Plusieurs années après cette commission, les avis concernant son utilité
sont partagés. Ministre sous Lesage, Bona Arsenault estime que ce fut
«une erreur». L'ancien directeur du Devoir Gérard Filion considère que
Lesage n'aurait pas dû mettre en place cette commission. Selon lui, «la
rançon de négligence ou même de malhonnêteté dans le domaine politique,
c'est encore le fait d'être défait dans une élection. C'est l'électorat
qui est le juge suprême...»
Pour Georges-Émile Lapalme, elle fut «nécessaire, parce que ça
indiquait que ça pouvait arriver, des choses comme ça à l'avenir». Mais
il trouve «curieux» et «décevant» de constater que les principaux
responsables n'aient pas été accusés alors que d'autres l'ont été. Au
final, elle «n'a servi, en somme, qu'à prouver l'inutilité des croisades
et des croisés». Alfred Hardy s'interroge lui aussi sur les
condamnations qui ont suivi cette enquête en se demandant: «Qu'a-t-on
fait de certains ministres qui sont morts millionnaires alors que leur
traitement n'a jamais dépassé 14 000 $ par année? Pourquoi a-t-on
épargné des ministres qui vendaient des nougats avant de faire partie de
l'Union nationale et qui, plus tard, ont laissé plus de 2 000 000 $ à
leurs descendants?»
Quant à Jean Lesage, qui a institué cette enquête, son jugement est
partagé: «Ç'a fait du mal à des gens [...], mais je me demande si ça
valait la chandelle. Malgré que, lorsque je regarde l'autre côté de la
médaille, je vois que c'est probablement une des grandes causes de la
disparition du patronage. [...] Je pense qu'une raison pour laquelle il
n'est pas revenu, c'est l'enquête Salvas.»
Somme toute, l'analyse de la commission Salvas démontre que c'est la
volonté politique des dirigeants en poste et ceux du système
judiciaire, notamment les juges, qui ont joué un rôle important dans
cette commission d'enquête et ses suites. Elle démontre aussi que c'est
«l'intérêt public» qui a guidé les commissaires dans l'orientation de
leurs travaux. Finalement, ses travaux n'ont pas empêché d'entreprendre
des poursuites criminelles contre certains témoins et acteurs.
Quant à l'Union nationale, bien qu'elle reprenne le pouvoir en juin
1966, elle ne cesse de décliner par la suite. Sans compter que le
souvenir d'un parti corrompu et corrupteur lui restera accolé pour
longtemps dans l'imaginaire collectif québécois.
Michel Lévesque - Politologue et historien
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Eau potable : je lève mon verre au maire Angers!
-
Publié le 20 Septembre 2011
Il
y a bientôt un an, précisément le 20 octobre 2010, j’assistais au grand
rassemblement à Espace Shawinigan où la Ville de Shawinigan dévoilait
le contenu de son rapport qu’elle avait précédemment remis au ministère
du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP).
À ma grande surprise, car je dois
avouer que je m’étais rendu à cette assemblée avec un brin de
scepticisme et d’appréhension, j’avais constaté que la présentation
était bien faite et que l’argumentation des firmes d’ingénieurs et de la
Ville était solide. De toute évidence, le maire Michel Angers avait
réussi à canaliser et à tirer
profit au maximum des qualités et de l’expertise du personnel en place à
la Ville afin de présenter un dossier des plus étoffé aux gens du
MDDEP.
Dans une lettre ouverte adressée
aux citoyens, le maire Angers écrivait ceci : « il en va sûrement de
notre avenir collectif. C’est, à mon avis, une des décisions les plus
importantes que nous aurons à prendre pour l’avenir économique de notre
ville. »
Aujourd’hui, Michel Angers a toutes
les raisons d’être fier du travail accompli. La Ville de Shawinigan
pourra continuer à tirer son eau potable dans les deux lacs actuels tout
en respectant les neuf conditions imposées par le MDDEP. Une économie
de plus de 40 millions de dollars pour les contribuables.
Parmi ces conditions, la Ville
devra trouver une nouvelle source d’alimentation pour les usines Rio
Tinto Alcan et ARBEC qui sont de grands
consommateurs d’eau potable. Une
meilleure gestion de l’eau potable est essentielle afin de protéger les
réserves des lacs à la Pêche et des Piles.
Maintenant, il sera intéressant de
connaître, au cours des prochains mois, les intentions des autorités
municipales quant à la saine gestion de l’eau potable. Il est très
honorable de couper le robinet aux entreprises qui consomment énormément
d’eau potable mais il faudra également légiférer pour conserver la
qualité des eaux des deux lacs. Aussi, les citoyens devront être mis au
pas afin d’en finir avec le gaspillage de l’or bleue.
De plus, le conseil municipal ne
doit pas donner l’impression de fermer la porte à de nouveaux
investissements dans le domaine de l’industrie lourde. Bien que ce
secteur d’activité soit en déclin depuis plusieurs décennies, il ne
faudrait pas que d’éventuels investisseurs soient frileux à l’idée de
s’installer à Shawinigan de crainte de ne pas pouvoir compter sur un
approvisionnement suffisant en eau potable. La Ville devra donc
clairement dévoiler un plan stratégique à cet égard.
J’ai toutes les raisons de croire
que notre maire est conscient de cette problématique. En gardant le
droit de puiser l’eau dans les deux lacs, la Ville conserve une bonne
marge de manœuvre. À maintes reprises, au cours des derniers mois,
Michel Angers a déclaré ne pas vouloir hypothéquer le développement de
Shawinigan tout en affirmant sa volonté d’assurer la santé publique à un
coût raisonnable dans le respect de l’environnement.
Voilà le coup de maître qu’il vient
de réussir. C’est pourquoi je lève mon verre d’eau à la détemination
et au succès de notre maire Michel Angers.
|